"Prendre le bâton de pèlerin et réunir tout le monde": Corbière appelle la gauche à l'union

"Nous devons éviter les moments de divisions", avertit l'insoumis, rappelant l'importance d'une gauche unie pour l'emporter lors de la prochaine élection présidentielle en 2027.

Dans la tempête, Alexis Corbière appelle la gauche à l'unité. "Je pense qu'il faut prendre le bâton de pèlerin et voir dans quelles conditions on continue", plaide le député insoumis ce vendredi sur France 2. Le chantier est immense: la Nupes n'a jamais semblée aussi fragile.

Elle ne craque pas, mais la question de sa disparition est prégnante depuis la prise de position exprimée par la direction de La France insoumise sur le Hamas, qu'elle refuse de qualifier de terroriste, jugeant préférable de condamner des "crimes de guerre" au nom du "droit international".

La séquence est devenue la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour les socialistes. Ils ont annoncé un "moratoire" sur leur participation aux travaux de la Nupes dénonçant plus largement la "méthode Mélenchon". L'insoumis a rendu les coups avant l'heure, estimant peu avant cette décision qu'Olivier Faure, premier secrétaire du PS, "rompt" l'alliance des gauches. Quelques jours plus tôt, le Parti communiste français (PCF) avait également pris ses distances, sans aller néanmoins jusqu'à suspendre sa participation à l'intergroupe Nupes.

Le PS et le PCF ne "disent pas qu'il faut arrêter l'union"

Alexis Corbière se veut toutefois optimiste:

"J’ai lu attentivement les résolutions du Parti socialiste ou même celles du Parti communiste. Elles ne disent pas qu’il faut arrêter l’union, elles appellent à ce que les choses s’organisent différemment", relève le parlementaire de Seine-Saint-Denis.

"Nous devons éviter les divisions", plaide-t-il, soulignant l'importance d'une gauche unie pour l'emporter lors de la présidentielle de 2027. Alexis Corbière rappelle néanmoins qu'il n'est pas "en situation de la direction de La France insoumise", et donc de prendre une initiative.

"Chacun aura compris que ma position est un peu différente à l'heure actuelle", glisse ce dernier. Un euphémisme: il n'a pas été retenu dans la direction de La France insoumise en décembre dernier et est présenté comme l'un des "frondeurs" du mouvement, au même titre que Raquel Garrido, François Ruffin ou Clémentine Autain, auxquels le même sort a été réservé.

"Aucune raison de quitter" LFI

Depuis, l'insoumis et ses camarades font entendre leur singularité dans un mouvement où les sorties de rang sont une rareté. Alexis Corbière a ainsi joint sa position à celle de François Ruffin, lorsqu'il a condamné clairement les attaques du Hamas contre Israël, samedi 7 octobre, contrairement à LFI.

Si l'insoumis dit n'avoir "aucune raison de quitter" son mouvement, il fait néanmoins passer un message à Jean-Luc Mélenchon et évoque le mythe de Sisyphe que le tribun "adore". Il l'avait cité après le premier tour de la présidentielle 2022 sous forme d'appel à la mobilisation en déclarant: "la pierre retombe en bas du ravin, alors on la remonte".

Alexis Corbière l'utilise davantage comme une façon de sonner l'alerte: "Il a aidé à monter le rocher très haut, il faut éviter qu’il redescende en bas."

Baptiste Farge