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La France Insoumise

Motion de censure: Autain veut exprimer la "colère" face à un exécutif qui a "utilisé le pire de la Ve République"

La députée LFI Clémentine Autain à Aubervilliers, au nord de Paris, le 7 mai 2022

La députée LFI Clémentine Autain à Aubervilliers, au nord de Paris, le 7 mai 2022 - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

La gauche défend ce lundi une motion de censure. Même si cette disposition sera très probablement rejetée, elle permettra aux parlementaires de "dire que ce que gouvernement ne va pas", juge la députée insoumise Clémentine Autain.

Certes la motion de censure présentée par la Nupes a de (très) grandes chances de ne pas être adoptée, faute de réunir la majorité absolue. Mais, elle sera utile dans tous les cas. C'est, en creux, le message passé par la députée insoumise Clémentine Autain ce lundi sur France 2, avant la présentation de la disposition, prévue à 16 heures.

Sans surprise, l'élu de Seine-Saint-Denis se garde bien d'enterrer le scénario d'une adoption de la motion défendue par la gauche. "Faites attention", met-elle en garde, rappelant que la dernière disposition de ce type", le 20 mars dernier après le 49.3 sur la réforme des retraites, s'était jouée à "9 voix près".

"Colère"

Le contexte apparaît toutefois moins favorable cette fois-ci, entre le refus du groupe Liot de déposer une motion de censure qui ne pourrait être adoptée, et le peu de chances que des députés LR approuvent l'initiative - Aurélien Pradié, figure de proue de l'opposition à la réforme du gouvernement au sein de sa formation, a jugé que ce n'était "pas le bon moment".

Mais l'essentiel n'est pas forcément là pour la gauche. Elle s'offre une fenêtre de tir, pour exprimer la "colère", face à un exécutif qui "a utilisé le pire de la Ve République" sur la réforme des retraites, pour reprendre les mots de Clémentine Autain, qui décrit la Constitution comme "totalement obsolète".

Et tant pis si la séquence pourrait également donner du grain à moudre au camp présidentiel. "Régulièrement les oppositions nous amènent à redémontrer qu'il n'y a pas de majorité alternative", a plastronné par avance la Première ministre Élisabeth Borne la veille.

Nul doute que son camp profitera également de l'occasion pour dénoncer une "alliance" entre l'extrême droite - le RN a déjà annoncé qu'il voterait la motion - et la gauche.

"Détricoter"

"Tout nous oppose", a répété Clémentine Autain sur France 2. "Tout le monde sait bien qu'il n'y pas d'entente possible sur le fond entre nous et l'extrême droite". Et la parlementaire de résumer son propos:

"Ce n'est pas une histoire d'alliances, c'est une histoire d'objectif général qui consiste à dire que ce gouvernement ne va pas".

À entendre l'insoumise, la bataille continue. La réforme des retraites est "adoptée jusqu'à ce qu'on arrive à trouver un biais pour la détricoter", soutient cette dernière. "Il y aura d'autres niches parlementaires", pour mettre à l'ordre du jour des textes d'abrogation, se projette l'insoumise, qui évoque également la prochaine présidentielle: "quand la Nupes arrivera au pouvoir, nous abrogerons cette loi et nous viserons la retraite à 60 ans."

Baptiste Farge