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La France Insoumise

Malgré des critiques au sein de la Nupes, LFI assume la comparaison entre sa "marche" et la Révolution

Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure à Caen le 3 juin 2022

Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure à Caen le 3 juin 2022 - Sameer Al-DOUMY / AFP

Après le tweet de Jean-Luc Mélenchon évoquant la Révolution française avant "la marche contre la vie chère" du 16 octobre, les insoumis soutiennent sa stratégie, malgré des grincements de dents chez ses partenaires. "On veut passer le mur du son", soutient l'un de ses proches.

Monter au front pour défendre leur patron. Les mots de Jean-Luc Mélenchon pour appeler à la mobilisation le 16 octobre prochain en faisant référence à la Révolution française ont beau déplaire à une partie de la gauche, les insoumis les défendent.

"Là, Jean-Luc tu peux faire mieux. La provocation n'est pas toujours le meilleur moyen de se faire entendre. Il n'y a plus ni roi ni reine. Nous n'aurons ni pique ni fourche", a avancé Olivier Faure, le patron des socialistes et allié de La France insoumise, jeudi soir sur son compte Twitter.

La réponse vise à recadrer le patron de La France insoumise et les termes choisis pour défendre sa "marche contre la vie chère".

"Le 5 et le 6 octobre 1789 les femmes marchent sur Versailles contre la vie chère. Elles ramènent le roi la reine et le dauphin de force à Paris sous contrôle populaire. Faites mieux le 16 octobre", lançait l'ex candidat à la présidentielle sur le réseau social.

Débat ou tension?

Les écologistes ont également pris leurs distances. Sandrine Rousseau a appelé, depuis les journées parlementaires de son mouvement, à "marcher", "crier", râler", "sans couper de tête" ce vendredi.

Mais les lieutenants insoumis sont, eux, raccords avec Jean-Luc Mélenchon. Il faut dire que la manifestation du 16 octobre a été lancée à leur initiative dès le mois de juillet.

"Je ne vois aucun malaise dans nos rangs. Je constate juste que cette prise de position fait débat", défend la députée LFI Caroline Fiat auprès de BFMTV.com.

"La référence à 1789 est très bonne"

Cette marche a été pensée avec deux objectifs: appeler le gouvernement à des actions de grande ampleur contre la hausse des prix - comme le blocage des factures d'électricité - mais aussi montrer les muscles face à l'exécutif qui avance sur des sujets explosifs comme l'allongement de l'âge de départ à la retraite à 65 ans.

"La référence à 1789 est très bonne sur le fond parce que nous appelons à la révolution citoyenne. On veut lancer une étincelle de mobilisation sociale sans pique et sans fourche et passer le mur du son médiatique", répond le député Antoine Léaument, un très proche du patron du mouvement.

C'est que la manœuvre a également l'avantage d'occuper le terrain médiatique, après une séquence de rentrée très compliquée pour les insoumis, parasitée par l'affaire de violences conjugales d'Adrien Quatennens. De quoi vouloir tenter de reprendre la main sur le terrain social.

"Établir un rapport de force dans la rue"

"Nous n'appelons pas à couper la tête de qui que ce soit mais à établir un rapport de force dans la rue. Le gouvernement ne comprend que ça. Face à la violence sociale qui est là et qui va s'accentuer, c'est l'une de nos réponses", avance encore la députée LFI insoumise, Alma Dufour.

Autre objectif: marquer à nouveau leur différence avec le Rassemblement national qui revendique, lui, de voter des textes du gouvernement "s'ils sont bons pour les Français".

"On est dans l'opposition totale avec Marine Le Pen qui a voté main dans la main avec Renaissance la destruction de l'assurance-chômage (l'Assemblée nationale a adopté mercredi un projet de loi faisant évoluer les règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi NDLR). Nous, on dit non de toutes nos forces à tout ce que propose le gouvernement", nous expliquait mardi dernier le député insoumis Hadrien Clouet.

"Marchons au coude-à-coude"

Les critiques de certains ne devraient d'ailleurs pas empêcher les écologistes, les socialistes et les communistes - qui ont longuement hésité à participer - de tous marcher ensemble le 16 octobre.

De quoi pousser Jean-Luc Mélenchon à répondre à ses contempteurs.

"Chers amis de la Nupes, la marche des femmes de 1789 n'a coupé aucune tête ni guillotiné personne. Zéro mort. La brutalisation de la vie sociale c'est la vie chère et l'inaction climatique. Marchons au coude-à-coude", a-t-il défendu sur Twitter ce vendredi.
Marie-Pierre Bourgeois