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La France Insoumise

Le PS condamne la réintégration "inacceptable" d'Adrien Quatennens dans le groupe LFI

Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale

Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale - AFP

Le Parti socialiste a dénoncé une "faute politique" de la part de LFI, dont les députés ont voté le retour de Quatennens dans le groupe ce mardi. Ce dernier a été reconnu coupable de violences sur son ex-compagne en décembre.

La réintégration d'Adrien Quatennens au sein du groupe LFI ne fait pas l'unanimité au sein de la Nupes. Le député du Nord a été autorisé ce mardi à retourner dans son ancien groupe à l'Assemblée nationale, après un vote des députés insoumis ayant recueilli 45 voix pour et 15 contre.

Condamné en décembre à quatre mois de prison avec sursis pour des violences sur son épouse, il avait été suspendu le 13 décembre pour une durée de quatre mois. Certains membres de la Nupes auraient préféré qu'il reste sur le banc des non inscrits, où il siégeait depuis mi-janvier.

Le PS dénonce une "faute politique"

Le Parti socialiste a condamné dans un communiqué une décision "à la fois inacceptable, et incompatible avec les valeurs défendues et portées par la Nupes", la coalition de gauche dont font partie ses députés. "C'est une faute politique car elle mine la crédibilité de toutes les formations politiques de gauche pour porter une parole claire" sur le sujet des violences faites aux femmes, juge le PS.

Les socialistes considèrent de fait qu'Adrien Quatennens "ne peut plus être membre des instances de la Nupes". "Nous ne souhaitons pas devoir travailler avec Adrien Quatennens dans le cadre de cet intergroupe", a explicité sur BFMTV le député PS Guillaume Garot.

"Si Adrien Quatennens avait été socialiste, il n'aurait pas été réintégré", a affirmé Olivier Faure, premier secrétaire du parti, à plusieurs médias.

"Nous n'avons pas à juger de ce que fait le groupe insoumis" mais "nous ne voulons pas qu'il occupe la moindre responsabilité dans l'intergroupe de la Nupes", a-t-il poursuivi.

EELV ne fait pas d'"ingérence"

De leur côté, certains écologistes font part de leur malaise tout en affirmant ne pas "commenter" les décisions d'autres groupes.

"Je ne vais pas vous dire que tout va bien, pour autant nous ne faisons pas d'ingérence dans d'autres groupes de la Nupes, comme ils ne font pas d'ingérence chez nous", a déclaré la députée EELV Sandra Regol à BFMTV.

"Évidemment, si LFI a décidé sa réintégration, nous n'avons pas à commenter des décisions d'un autre groupe", a affirmé Sandrine Rousseau, également députée EELV.

Elle a toutefois ajouté trouver "incroyable qu'on n'arrive pas à accepter la sanction d'un député qui a été condamné par la justice, donc déclaré coupable".

"Pourquoi, pendant 4 mois, ça n'a pas été possible de l'empêcher de prendre la parole dans l'hémicycle et de faire en sorte qu'il ne soit pas présent dans cet hémicycle?", a-t-elle demandé. La députée veut, pour Adrien Quatennens, une sanction du groupe LFI à l'Assemblée nationale, mais aussi une sanction du parti. Sandra Regol et Sandrine Rousseau avaient quitté l'hémicycle en février lorsque le député du Nord y avait effectué sa première intervention depuis sa condamnation.

La cheffe du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, a également estimé qu'Adrien Quatennens ne pouvait "pas revenir au cœur de l'intergroupe" Nupes.

Des "conditions réunies" pour LFI

Le groupe LFI "considère que les conditions de la réintégration d'Adrien Quatennens sont réunies", selon un communiqué. Il avait conditionné son retour au suivi d'un stage de responsabilisation auprès d'associations féministes.

Un "groupe de travail" interne a été mandaté "pour évaluer les conditions du retour d'Adrien Quatennens" et il ressort des échanges avec ce dernier qu'il est "engagé dans un stage, en cours de finalisation, répondant aux critères attendus", précise le communiqué.

Le député a aussi affirmé "regretter les expressions médiatiques qu'il a eues à la suite de sa condamnation" et "reconnaît que certains de ses propos ont eu pour effet, sans qu'il n'en ait eu l'intention, de relativiser la gravité des faits et d'inverser la culpabilité entre l'auteur et la victime de violence", poursuit le groupe.

Sophie Cazaux avec AFP