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La France Insoumise

"Je ne les aime pas": Mélenchon tacle ses alliés de la Nupes mais appelle à "l'union" pour "le peuple"

Le fondateur de La France insoumise n'est pas tendre avec ses alliés de la gauche qu'il a accusés d'être "mignons" et de faire "du jardinage". Mais pas question de renoncer à une hypothétique liste commune pour les européennes pour "battre" les adversaires de la Nupes.

Avis de tempête à gauche. L'automne arrive dans quelques jours, mais rien ne semble indiquer que l'été agité sera suivi d'une période de repos pour la Nupes. Au contraire. Les coups pleuvent et les désaccords n'en finissent plus de s'accumuler.

L'union pose d'autant plus question après une Fête de l'Humanité qui a tourné au vinaigre ce week-end. Le communiste Fabien Roussel a ainsi répété sa volonté de faire cavalier seul lors de la prochaine présidentielle en 2027 pendant que Jean-Luc Mélenchon a refusé mordicus le principe d'une primaire à gauche.

"Jardinage", "mignon"

Le ciel gris ne s'est pas dégagé dimanche soir, lorsque le leader de La France insoumise s'est présenté sur le plateau de BFMTV. Le triple candidat à la présidentielle n'a aucunement caché l'animosité qu'il ressent envers ses partenaires de gauche. Depuis des semaines, il les pousse, sans succès, à l'union en vue des élections europénnes de 2024.

Cash, Jean-Luc Mélenchon a carrément lâché: "Personnellement, je ne fais pas la Nupes parce que j'aime les autres. (Non), je ne les aime pas."

L'union, "pas parce qu'on s'aime mais parce que c'est nécessaire"

Et l'insoumis ne s'est pas arrêté là, en réservant une cartouche à chacun de ses alliés. EELV? "Une écologie qui n'est pas anticapitaliste, pour moi, c'est du jardinage". Le PS? "Le socialisme qui ne met pas en cause le capitalisme, c'est mignon".

Quant au PCF, s'il "ne se donne pas comme objectif une révolution socialiste je me demande ce que c'est", a encore tancé le tribun.

Pour autant ce ressentiment ne remet pas en cause une potentielle unité européenne, selon l'insoumis. "Nous voulons la liste unique aux élections européennes, non pas parce qu'on s'aime, mais parce que c'est nécessaire", a-t-il avancé avec pragmatisme.

Avant d'ajouter: "si on aime le peuple, si on se dévoue à lui, si on lui est voué, alors on fait l'union parce qu'on peut battre tous les autres".

En dépit des polémiques, Jean-Luc Mélenchon continue de faire la course à gauche en vue de la future présidentielle. Il est crédité de 16 à 17% des intentions de vote au premier tour du scrutin dans un sondage Harris interactive pour Challenges.

Baptiste Farge