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La France Insoumise

Caron demande une minute de silence improvisée pour les migrants noyés en Grèce, Braun-Pivet refuse

Aymeric Caron, député La France insoumise et membre de la Nupes prend la parole à l'Assemblée nationale, à Paris, le 2 août 2022

Aymeric Caron, député La France insoumise et membre de la Nupes prend la parole à l'Assemblée nationale, à Paris, le 2 août 2022 - Alain JOCARD © 2019 AFP

La présidente de l'Assemblée nationale a jugé qu'il revenait à "la conférence des présidents" de débattre de ce genre d'initiative.

Une minute de silence face à l'un des "naufrages les plus meurtriers en Méditerranée". C'est ce qu'a demandé le député insoumis Aymeric Caron à l'Assemblée nationale ce mardi, après la mort d'"environ 600" migrants la semaine dernière au large de la Grèce (parmis les 750 passagers, 78 corps ont été retrouvés et on compte 104 rescapés).

Après ces propos, les députés de la gauche, ainsi que ceux de la majorité, et également des ministres, dont la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne, se sont levés un court instant. Mais Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, n'a pas accepté la requête.

"Le message est clair"

"Mes chers collègues, je trouve qu'effectivement cette idée est formidable mais la conférence des présidents est là pour ça, pour que nous puissions décider collectivement des moments dans lesquels, dans cet hémicycle, nous honorons les personnes disparues", a-t-elle argué.

Prise de court, la députée des Yvelines a déploré le timing choisi par l'ex-chroniqueur de l'émission On n'est pas couché: "Je suis navrée que vous m'obligiez à tenir ce genre de propos. Oui, c'est désolant, parce que ce sont des moments qui doivent nous unir et ne pas nous désunir, et des pratiques, telles que celle-là, nous déshonorent, j'en suis navrée."

"Je ne vois pas pourquoi l'improvisation empêcherait l'union", lui a répondu Aymeric Caron, avant de dénoncer "le silence gêné et coupable qui accompagne depuis une semaine ce drame". L'antispéciste en a ensuite remis une couche sur Twitter, évoquant une "honte à l'Assemblée nationale". Pour lui, "le message est clair: migrants, mourrez loin de nos yeux".

Dans son sillage, plusieurs députés LFI ont fustigé la décision de Yaël Braun-Pivet. "Refuser une minute de silence pour les migrants morts dans la Méditerranée, avec un argument abscons de procédure... L'indignité préside notre Assemblée", a tancé l'insoumise Clémentine Autain. "Quelle honte", a réagi sa collègue Rachel Keke qui s'est dite "profondément choquée".

Baptiste Farge