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"J'ai la conviction qu'il faut bouger": Emmanuel Macron relance le débat sur la fin de vie

Emmanuel Macron à l'Elysée le 5 septembre 2022

Emmanuel Macron à l'Elysée le 5 septembre 2022 - Ludovic MARIN / POOL / AFP

Le président souhaite lancer une convention citoyenne sur la fin de vie d'ici octobre. Une évolution majeure pour l'éxecutif alors qu'il avait rejeté plusieurs initiatives en ce sens lors du précédent quinquennat.

"J'ai la conviction qu'il faut bouger". Emmanuel Macron s'est exprimé en ces termes ce lundi devant des journalistes de l'Association de la presse présidentielle (APP) au sujet de la fin de vie.

Alors que le Comité d'éthique rend son avis sur la question ce mardi, le chef de l'Etat a annoncé qu'une Convention citoyenne serait lancée en octobre. Avec l'objectif, après des travaux de six mois, d'aboutir à un texte de loi d'ici la fin de l'année 2023. Par ailleurs, Emmanuel Macron n'exclut pas de recourir à un référendum sur cette question.

Il s'agit de compléter la loi Claeys-Leonetti qui a ouvert en février 2016 un droit à la sédation profonde et continue jusqu'au décès pour les patients en soins palliatifs. En revanche, l'euthanasie ou le suicide assisté ne sont pas autorisés.

"Évolution majeure"

Emmanuel Macron s'était publiquement engagé à travailler sur la fin de vie le 14 juillet dernier, au moment de remettre la Grand-Croix de la Légion d'honneur à Line Renaud. La chanteuse et comédienne de 94 ans est en faveur du droit à mourir dans la dignité.

"Votre combat [...] vous ressemble parce qu'il est, comme chaque fois avec vous, dicté par la bonté, l'exigence et cette intuition unique que c'est le moment de le faire, alors nous le ferons", avait alors déclaré le chef de l'Etat.

"De la part du président de la République, c'est une évolution majeure", analyse notre éditorialiste politique Mathieu Croissandeau, qui rappelle qu'il y a eu "plusieurs initiatives parlementaires au cours du précédent quinquennat".

"A l'époque et les chefs de la majorité s'y étaient toujours opposés, arguant qu'on ne pouvait pas légiférer au détour d'un vote sans avoir mené un grand débat sur ce sujet avec les Français"

Le précédent de la convention citoyenne sur le climat

Selon Mathieu Croissandeau, Emmanuel Macron cherche à la fois à "laisser sa marque dans l'Histoire avec une grande réforme sur la société" et à ne pas "fracturer le pays". D'où le recours à une convention citoyenne pour respecter cet équilibre.

Or notre éditorialiste souligne que "la convention citoyenne sur le climat avait déçu tout le monde". Ses participants, parce qu'ils "pensaient que le président allait reprendre sans filtre leurs propositions comme il l'avait promis". Mais également, les parlementaires dont le rôle est de faire la loi. Néanmoins, cette convention citoyenne peut permettre "d'avancer au delà des clivages de l'appareil politique des lobbies", estime Mathieu Croissandeau.

Baptiste Farge