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"Il n'a pas réussi à construire une force politique derrière lui": Hollande tacle Macron sur CNN

François Hollande, lors de la cérémonie de commémoration du 11-Novembre, le 11 novembre 2021 à Paris

François Hollande, lors de la cérémonie de commémoration du 11-Novembre, le 11 novembre 2021 à Paris - Ludovic MARIN - AFP

François Hollande a accordé un entretien à la chaîne américaine CNN. Interrogé sur Emmanuel Macron, l'ancien président socialiste s'est inquiété d'une situation en France "beaucoup plus fragile qu’on ne le croit".

L'avis du prédécesseur. Lors d'un entretien accordé à la chaîne américaine CNN jeudi François Hollande a été interrogé sur Emmanuel Macron, fraîchement réélu. L'occasion pour l'ancien chef de l'État d'alerter sur une situation en France "beaucoup plus fragile qu’on ne le croit".

"Cinq ans plus tard, (Emmanuel Macron, NDLR) a acquis une certaine expérience, mais il n'a pas réussi à construire une force politique derrière lui. Ce qui laisse penser que la situation en France est beaucoup plus fragile qu’on ne le croit à la vue des derniers rapports de force ", a analysé l'ex-président.

Majorité disparate et montée des extrêmes

À six semaines des élections législatives, "il semble être en capacité d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, mais avec des éléments disparates, de gauche comme de droite. Puisque les deux grands partis de gouvernement se sont effondrés, faisant par ailleurs monter les extrêmes qui deviennent l’alternative", a estimé celui qui quelques jours plus tôt avait appelé à voter pour le président sortant contre Marine Le Pen.

François Hollande avait fait d'Emmanuel Macron son ministre de l'Économie sous son quinquennat et ne s'était pas représenté en 2017 face à des sondages très défavorables. Son jeune ministre s'était alors présenté à sa place.

Interrogé également sur les suites de sa carrière politique, François Hollande n'a semblé fermer la porte à aucune possibilité, même celle de se représenter.

"L'idée de reconstruire le centre gauche... Oui, c'est quelque chose qui m'intéresse vraiment beaucoup", a-t-il déclaré avec un sourire.

Quelques heures plus tôt sur francinfo, Hollande avait évoqué les tractations à gauche en vue de construire une majorité d'opposition face à La République en marche. Il avait alors mis en garde contre le risque d'"une disparition" du PS en cas d'accord avec LFI. Ce serait "une remise en cause de l'histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales", avait-t-il alerté.

L'ancien président souhaite plutôt voir cet éventuel accord "revu ou repoussé de manière à ce que le Parti socialiste puisse, avec ses partenaires écologistes, communistes, commencer à envisager une autre union".

Hortense de Montalivet