François Ruffin qualifie Emmanuel Macron de "bâtard de François Hollande"

Si le député La France insoumise a défendu le score de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle et assuré que la gauche survivait grâce à lui, il s'est aussi montré véhément sur la reconduction d'Emmanuel Macron au pouvoir.

François Ruffin ne digère visiblement pas la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République. Invité de Léa Salamé sur France Inter ce jeudi matin, le député La France Insoumise a surpris l'ensemble du studio de la Maison ronde en qualifiant le président de la République de "bâtard" de François Hollande.

D'abord interrogé sur l'état de la gauche, qui connaît actuellement des difficultés à s'unir dans le cadre des élections législatives, l'élu de la Somme s'est dans un premier temps félicité: "Aujourd'hui, il y a un drapeau de la gauche qui est haut, qui peut briller alors qu'il pourrait ne plus exister". Et de poursuivre:

"Quand on a eu cinq ans de Hollande, et que son héritier, son fils, ou son bâtard, Emmanuel Macron, est présenté comme étant la continuité de cette gauche-là, ça pourrait être laminé dans le pays. Et ça ne l'est pas", a-t-il estimé, faisant notamment référence à l'époque où Macron était ministre de l'Économie de Hollande.

Face aux réactions au sein de la macronie, François Ruffin a réagi en publiant un tweet dans l'après-midi: "Bâtard, n. m. : enfant illégitime". Et d'ajouter: "C'est vrai, ce n'est pas juste: Macron est dans la droite lignée de Hollande. "Mon ennemi, c'est la finance" a accouché d'un banquier à l'Elysée. Avec la même politique: CICE, loi Travail, réforme des retraites et compagnie".

Une rééleection qu'il considère comme légitime

Plus tôt au cours de l'interview, François Ruffin a néanmoins qualifié l'élection d'Emmanuel Macron de "légitime", tout en estimant que "le projet qu'il porte" était "aujourd'hui minoritaire dans le pays".

Alors que la course aux législatives fait déjà l'objet d'une vive bataille, notamment du côté des insoumis, galvanisés par les 21,95% de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, François Ruffin s'est montré plus déterminé que jamais. Ainsi pour lui, la gauche doit désormais "tenir les deux bouts (...). Les quartiers populaires, qu'il ne faut pas lâcher, et maintenant les provinces populaires".

Mathieu Ait Lachkar