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Hausse sans coup de pouce du Smic, annonce Xavier Bertrand

La prochaine revalorisation du Smic sera limitée aux mécanismes prévus par le code du travail sans "coup de pouce", a annoncé Xavier Bertrand. "Les déterminants du Smic restent bien sûr inchangés", a déclaré le ministre du Travail à l'occasion de la Commi

La prochaine revalorisation du Smic sera limitée aux mécanismes prévus par le code du travail sans "coup de pouce", a annoncé Xavier Bertrand. "Les déterminants du Smic restent bien sûr inchangés", a déclaré le ministre du Travail à l'occasion de la Commi - -

PARIS (Reuters) - La prochaine revalorisation du Smic sera limitée aux mécanismes prévus par le code du travail sans "coup de pouce", a annoncé...

PARIS (Reuters) - La prochaine revalorisation du Smic sera limitée aux mécanismes prévus par le code du travail sans "coup de pouce", a annoncé mardi Xavier Bertrand.

"Les déterminants du Smic restent bien sûr inchangés", a déclaré le ministre du Travail à l'occasion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), chargée de décider de la revalorisation du salaire minimum.

"Il y aura donc une augmentation du Smic au 1er janvier de cette année conformément aux dispositions légales", a-t-il ajouté. "La question qui se pose à chaque fois, c'est si oui ou non il y aura un coup de pouce au Smic. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de coup de pouce qu'il n'y a pas d'augmentation du Smic."

Cette revalorisation devrait porter le salaire plancher autour de 9 euros bruts de l'heure le 1er janvier.

"Nous devons faire en sorte que la hausse du Smic corresponde à l'évolution réelle de l'économie", a dit Xavier Bertrand. "La politique récurrente des "coups de pouce" peut avoir pour effet d'évincer de l'emploi les travailleurs les plus fragiles."

Le rapport d'experts sur lequel s'est appuyée la commission préconisait "de limiter le prochain relèvement du Smic qui doit prendre effet le 1er janvier 2011 à l'application des mécanismes automatiques légaux".

Le code du travail indexe le Smic sur l'évolution des prix à la consommation hors tabac des ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé d'une part, sur celle du pouvoir d'achat du salaire horaire de base d'autre part. Sur la base de ces chiffres publiés lundi et mardi, la revalorisation au 1er janvier devrait être de 1,6%.

A l'appui de cette recommandation, les experts expliquent que "la succession de fortes hausses du Smic horaire entre 1995 et 2005 liées à des coups de pouce, à la réduction de la durée du travail ainsi qu'à la mécanique de convergence des minima salariaux, avait provoqué un tassement inédit de la distribution des salaires en bas de l'échelle".

En clair, pour ces experts, les coups de pouce auraient permis aux smicards de rattraper le niveau de rémunération payés un peu au-dessus du Smic sans profiter à ces derniers.

Sans attendre la décision officielle, le syndicat Force ouvrière a dénoncé la semaine dernière l'absence de coup de pouce en reprochant au "groupe d'experts dits indépendants" une logique "néo-libérale".

La dernière revalorisation du "salaire minimum interprofessionnel de croissance", le 1er janvier dernier, avait été de 0,5%, comme la précédente, le 1er juillet 2009. Elle l'a portée à 8,86 euros bruts de l'heure, soit 1.343,77 euros par mois sur la base d'une semaine de 35 heures.

La revalorisation annuelle du Smic a été déplacée l'an dernier du début juillet au début janvier.

Environ 2,3 millions de salariés étaient rémunérés au Smic au début de cette année, soit 10% de l'ensemble des salariés en France, selon une étude de la Dares, la direction de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail.

Marc Angrand, édité par Yves Clarisse