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Politique

Harcèlement à l'Assemblée: accusé de "fermer les yeux" par les syndicats, Le Gendre s'en défend

Gilles Le Gendre au Palais Bourbon en 2018

Gilles Le Gendre au Palais Bourbon en 2018 - Thomas SAMSON / AFP

Sept organisations syndicales des collaborateurs parlementaires ont reproché au patron des députés LaREM de "fermer une nouvelle fois les yeux" sur des suspicions de harcèlement moral et sexuel à l'Assemblée nationale.

Les syndicats de collaborateurs ont dénoncé jeudi des "allégations mensongères" du Président du groupe LaREM à l'Assemblée nationale Gilles Le Gendre, qui a affirmé ne pas avoir "connaissance de cas précis suspects" de harcèlement moral et sexuel à l'Assemblée, ce dernier expliquant ensuite qu'il parlait de "nouveaux" cas.

Interrogé sur France Inter par un auditeur sur des cas de harcèlement au sein du groupe majoritaire, Gilles Le Gendre a évoqué "quelques conflits du travail" impliquant des députés-employeurs traités aux prud'hommes, avec potentiellement "des questions, ou l'argument, ou le moyen du harcèlement".

"Je n'ai pas connaissance de cas précis suspect. Néanmoins, nous devons être intraitables par rapport à ce sujet", a-t-il ajouté, rappelant qu'"un dispositif de prévention et de traitement" avait récemment été mis en place par l'Assemblée, "une très bonne chose".

Les syndicats "scandalisés"

Dans un communiqué, les sept organisations syndicales des collaborateurs parlementaires (CFE-CGC, CFTC, CGT, CFDT, SNCP-FO, Solidaires et Unsa) lui ont reproché de "ferme(r) une nouvelle fois les yeux" sur ce sujet qui "entache notre institution de façon inédite quant à son ampleur depuis le début de la présente législature".

"Les sept organisations syndicales de collaboratrices et collaborateurs parlementaires que nous représentons sont particulièrement scandalisées par les allégations mensongères du président Le Gendre", poursuivent les syndicats.

Ils soulignent notamment lui avoir demandé en septembre 2019 "un rendez-vous d'urgence sur ce sujet précis, à la suite de la révélation par la presse d'un cas de harcèlement sexuel de la part d'un député du groupe qu'il préside".

"Non. Le harcèlement moral et sexuel n'est pas un "argument" ou "un moyen" que les collaborateurs peuvent "éventuellement évoquer" devant la justice. Ce sont des faits. Des faits qui peuvent ébranler une vie", poursuivent les représentants des quelque 2.000 collaborateurs de députés. 

Gilles Le Gendre "évidemment au courant"

Le député de Paris a ensuite fait savoir qu'en répondant "je n'ai pas connaissance de cas précis suspect", il parlait en réalité de "nouveaux" cas suspects. Il a précisé être "évidemment au courant" de deux affaires en cours, "d'autant plus qu'elles sont en cours de procédure judiciaire". Elles concernent les députés LaREM Pierre Cabaré et Stéphane Trompille.

Les plaintes pour harcèlement au Palais Bourbon sont rares. Mais la presse se fait régulièrement l'écho de procédures aux prud'hommes à l'encontre de députés. Des accusations démenties à chaque fois par les intéressés, certains portant plainte pour "dénonciation calomnieuse".

L.A. avec AFP