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Guaino: "Erdogan est dangereux pour la démocratie et pour la paix dans le monde"

Invité de BFMTV politique ce dimanche, le candidat à la présidentielle, Henri Guaino, a critiqué le meeting à Metz, du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

Invité de BFMTV, Henri Guaino (LR), candidat à l'élection présidentielle, a estimé que la France n'aurait pas dû autoriser le ministre turc des Affaires étrangères à participer à un meeting électoral, prévu ce dimanche après-midi à Metz. L'élu de droite a jugé sur notre antenne "anormal" que ce rassemblement politique puisse se tenir en France. 

"Quand un chef d'Etat, un ministre, se déplace dans un pays, il est normal qu'il aille voir la communauté. (...) En revanche, je trouve tout a fait anormal qu'un ministre étranger vienne faire une campagne politique dans un autre pays auprès de ses concitoyens", a commenté Henri Guaino.

Refoulé des Pays-Bas, le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, a été accueilli à Metz où 800 personnes l'attendent pour un meeting. Un déplacement autorisé par le ministère des Affaires étrangères, selon la préfecture de Moselle.

"Les vestiges du nazisme"

Recep Tayyip Erdogan a violemment réagi à la décision de La Haye d'interdire à son ministre de tenir un rassemblement politique. Le président turc n'a pas hésité à évoquer des "vestiges du nazisme". Ses propos ont été qualifiés de "fous" et "déplacés" par le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et dénoncés par le maire de Rotterdam.

Pour Henri Guaino, ces propos prouvent qu'il est un homme politique dangereux. 

"On a enfin compris qui était Erdogan. Quelqu’un qui emploie ce genre de terme, qui manie l’insulte et la menace de cette manière est quelqu’un de dangereux pour la démocratie. Et je pense de dangereux pour la paix dans le monde."

Guaino dénonce le manque de solidarité de la France

Plus globalement, le candidat de droite dit ne pas comprendre ce manque de solidarité de la France aux Pays-Bas. 

"Si l'Europe voulait signifier une forme de solidarité entre les différents pays européens, ce serait bien que la France soutienne les Pays-Bas ou l'Allemagne qui se font traiter de nazis (...). La solidarité européenne voudrait que tous les pays européens, à commencer par la France, élèvent une protestation scandalisée auprès du gouvernement turc. Ne serait-ce que pour cela, la France n'aurait pas dû accepter que le ministre des Affaires étrangères turc vienne tenir cette réunion".

En France la communauté turque représente environ 700.000 personnes. 70.000 sont inscrites sur les listes électorales, dont 60% font traditionnellement usage de leur droit de vote.

Elodie Hervé