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Gouvernement

"Vous nous écoutez parce que vous avez peur": Philippe interpellé par une enseignante à Nancy

Venu avec le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer à la rencontre d'enseignants dans un gymnase, le Premier ministre s'est fait interpeller, parfois vivement, par certaines des personnes présentes.

C'est l'un des départs de feu que le gouvernement doit absolument éteindre s'il veut voir aboutir son projet de réforme des retraites. En déplacement ce vendredi à Nancy, le Premier ministre Édouard Philippe et son ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer ont participé à une réunion avec quelques dizaines d'enseignants. 

Alternant les prises de parole, les deux membres de l'exécutif ont également répondu aux interventions de l'assistance. L'ambiance, tributaire des inquiétudes sur le niveau des retraites et des salaires dans l'éducation nationale, n'était pas particulièrement chaleureuse. Après avoir obtenu le micro, une enseignante a froidement interpellé Édouard Philippe: 

"Comment voulez-vous que nous vous croyions quand vous dites que vous allez tenir compte de notre avis? Vous ne nous écoutez pas parce que vous pensez que nous avons des choses intéressantes à vous dire; vous nous écoutez parce que nous sommes dans la rue et que vous avez peur de la rue", a-t-elle lancé, après avoir évoqué le mal-être de la profession.

"Pas d'angoisse ou peur"

À la suite des applaudissements suscités par ce propos, le Premier ministre a pris la parole pour y répondre:

"Vous avez parfaitement le droit de penser qu'on ne vous écouterait pas suffisamment (...) et c'est très bien ainsi. Moi je considère que c'est important pas simplement d'avoir des organisations syndicales et de discuter avec eux, mais de multiplier les échanges, exactement comme ce soir."

Et le locataire de Matignon, qui a convié à de nouvelles négociations des syndicats unanimement braqués par les annonces de mercredi, d'afficher sa sérénité:

"Contrairement à ce que vous laissez entendre, je n'ai absolument pas d'angoisse, je n'ai absolument pas peur de cette réforme, ou des réactions."
Jules Pecnard