Vives tensions entre Emmanuel Macron et Axelle Lemaire

Le ministre de l'Economie ne cache pas son agacement vis-à-vis de la secrétaire d'Etat au Numérique. Il aurait demandé son départ du gouvernement, à l'occasion du dernier remaniement... En vain.

Entre les deux "jeunes" du gouvernement, le torchon brûle. Emmanuel Macron, ministre de l'Economie et des Finances, et Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat au numérique, ont le plus grand mal à travailler ensemble, rapporte L'Opinion. Les partisans d'Emmanuel Macron accusent Axelle Lemaire de ne pas respecter les consignes, alors qu'il est son ministre de tutelle.

Ils ont également peu apprécié la sortie d'Axelle Lemaire, qui aurait confié à Mediapart avoir "fait la bonne élève" pendant les débats sur la loi Renseignement, en se posant "tous les jours" la question de sa démission. Les proches de la secrétaire d'Etat accusent aussi Emmanuel Macron de lui voler ses idées.

Valls soutient Lemaire

Conséquence de la mésentente entre ces deux personnalités du gouvernement, Emmanuel Macron aurait demandé la tête de sa jeune secrétaire d'Etat. Faveur refusée par Matignon et l'Elysée, selon Le Point. La raison: le remaniement ne devait pas être politique mais uniquement "technique". Seules Geneviève Fioraso et Carole Delga ont quitté le gouvernement: la première pour des raisons de santé, la seconde pour se lancer en campagne pour les régionales. 

En réalité, Axelle Lemaire bénéficierait du soutien de Manuel Valls face à Emmanuel Macron, lui aussi très au fait des questions numériques. Le Premier ministre a peu apprécié qu'il annonce en mars dernier que le projet de loi sur le numérique soit baptisé "Macron II"... Et ce, sans prévenir Matignon. Ce changement de nom inopiné a finalement été enterré par Manuel Valls. Le Premier ministre veille à ce qu'Emmanuel Macron ne prenne trop de place, et affiche son soutien à Axelle Lemaire. Cette dernière a encore fort à faire pour convaincre: son projet de loi sur le Numérique, rendu public en juillet, est déjà critiqué par les organisations professionnelles. Les débats pourraient être houleux.

A. K.