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Gouvernement

Vidéosurveillance à Nice: Cazeneuve porte plainte pour "diffamation"

Bernard Cazeneuve a annoncé dimanche qu'il allait porter plainte après les révélations d'une policière municipale niçoise affirmant avoir reçu des pressions du ministère de l'Intérieur après l'attentat du 14-Juillet.

C'est la polémique de trop pour Bernard Cazeneuve. Dimanche, le ministre de l'Intérieur a été mis en cause par la chef du centre de supervision urbain (CSU) de la Ville de Nice, qui était en charge de la vidéosurveillance le soir de l'attentat. Sandra Bertin affirme dans le Journal du Dimanche avoir reçu des pressions de la place Beauvau pour modifier son rapport sur le dispositif de sécurité du 14-Juillet à Nice, qu'elle aurait été censé rendre en deux versions distinctes.

De "graves accusations", et surtout infondées, selon le cabinet de Bernard Cazeneuve, qui annonce dans un communiqué que le ministre va porter plainte dès dimanche.

"Contrairement à ce que Madame Bertin affirme, ce n'est donc en aucun cas "le cabinet du ministre de l'Intérieur qui a envoyé un commissaire au CSU" ou qui aurait eu des échanges avec elle, précise le communiqué. En conséquence, M. Bernard Cazeneuve, Ministre de l'Intérieur, porte plainte ce jour pour diffamation."

Enquête menée exclusivement par le parquet

La Place Beauvau rappelle que le procureur de la République de Paris, François Molins, a bien précisé que c'est sous sa "seule autorité et pour les besoins de l'enquête en cours que le 15 juillet, deux brigadiers chefs ont été envoyés au CSU de Nice". 

"Jusqu'à l'ouverture de l'information judiciaire" jeudi, "l'enquête a été conduite exclusivement par le parquet", a-t-il encore ajouté.

Le ministère de l'Intérieur appelle également à une audition de Sandra Bertin par les enquêteurs, afin de faire toute la lumière sur ces accusations. Le communiqué de la Place Beauvau met cette polémique en rapport avec les accusations de certains élus de Nice sur le manque de sécurité et de dispositif policier le soir de l'attentat.

"Le Ministre de l'Intérieur appelle chacun à reprendre ses esprits, stipule ainsi le communiqué. La vérité, la transparence et la dignité exigent que l'enquête conduite sous l'autorité des magistrats instructeurs puisse de dérouler dans les meilleures conditions : la France le doit aux victimes de cet acte odieux."

H. M. avec AFP