Valls en Martinique en pleine affaire Leonarda

En pleine affaire Leonarda, la visite de Manuel Valls prend une teneur particulière. Le ministre est sous le feu des critiques à gauche, après l'expulsion de la jeune kosovare de 15 ans scolarisée en France.

A peine arrivé aux Antilles, Manuel Valls tente comme il peut de désamorcer la polémique. Le ministre de l'Intérieur Valls est arrivé mercredi soir à Fort-de-France, en Martinique, alors qu’il a été l'objet, le même jour, d'un tollé d'une rare violence de la part de la gauche après l'expulsion de Leonarda Dibrani, 15 ans, collégienne kosovare interpellée lors d'une sortie scolaire, le 9 octobre dernier.

Dossier expédié

L'affaire a embrasé la classe politique à gauche, qui a violemment reproché cette interpellation au ministre de l'Intérieur. Depuis la Martinique, ce dernier a répété qu'il était "pour une politique d'intégration" et que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et lui étaient "sur la même ligne".

Une manière, pour Manuel Valls, d'expédier rapidement le dossier Leonarda, pour se concentrer sur son dossier à lui: l’insécurité, objet de son voyage.

Interpellé par deux Martiniquaises lui réclamant des "chèques" et des "formations", Manuel Valls répond: "Il faut que chacun s'y mette". Une réponse à la fois musclée et autoritaire, pour livrer un message de fermeté.

Chômage à 20%

Une fermeté que lui reproche le porte-parole du LKP, un syndicat local. "S'il venait véritablement pour apporter des réponses claires aux Antillais, il serait venu avec le ministre de l'Agriculture, le ministre de l'Outre-mer, le ministre de l'Economie et des Finances, pour poser les véritables problèmes qui gangrènent la société", estime ainsi Elie Domota.

La société antillaise est ravagée par le chômage, qui atteint 20%. Un jeune sur deux est sans emploi. Et le taux de criminalité est plus élevé que ceux de Marseille et de la Corse réunis.

JMM avec Jérémy Trottin et Sébastien Savoye