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Gouvernement

Une de "Minute": "C'est la République qu'on abîme"

Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée nationale mercredi 13 novembre

Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée nationale mercredi 13 novembre - -

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a une nouvelle fois défendu Christiane Taubira mercredi et lui a témoigné sa "solidarité totale, amicale et fraternelle"

"Quand on s'attaque Christiane Taubira c'est la République que l'on abîme", a lancé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, mardi à l'Assemblée nationale en réaction à la une de l'hebdomadaire Minute la comparant à un singe.

"Je lui adresse ma solidarité totale, amicale et fraternelle", a-t-il poursuivi devant les députés. "Ces personnes n'ont pas leur place dans les médias mais dans les tribunaux", a asséné le chef du gouvernement face à un hémicycle silencieux. 

"Le racisme n'est pas une information mais un délit puni par la loi", a poursuivi le Premier ministre. Invoquant l'article 40 du code de procédure pénal, il avait saisi le procureur de la République mardi pour étudier l'interdiction de ce numéro particulier de Minute.

"La liberté de la presse ce n'est pas dire n'importe quoi"

Cette décision a été saluée par l'écologiste Barbara Pompili à l'assemblée nationale. SOS Racisme et le MRAP ont eux aussi déposé plainte.

"La liberté de la presse, ce n'est pas dire n'importe quoi", a dit de son côté la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti. "L'enquête ouverte permettra de mettre fin à de telles pratiques".

Puis interrogé par le député socialiste Olivier Falorni sur la "lourde responsabilité des medias" face à la "libération de la parole raciste", la minsitre a expliqué que "des lois existent. Que dans le cas de la télévision et de la radio, le CSA intervient rapidement. Des moyens spécifiques existent aussi pour Internet car hébergeurs comme fournisseurs sont dans l'obligation de dénoncer toute activité illicite".

Aurélie Filipetti a aussi cité l'écrivain Albert Camus dans "La Peste": "la bêtise insiste toujours".

La une de Minute a largement été condamnée par la classe politique, à gauche comme à droite.

S.A.