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Taubira: pourquoi elle n'a pas chanté la Marseillaise

Christiane Taubira et Manuel Valls, samedi, lors d'une cérémonie en mémoire des luttes contre l'esclavage.

Christiane Taubira et Manuel Valls, samedi, lors d'une cérémonie en mémoire des luttes contre l'esclavage. - -

La garde des Sceaux se voit reprocher par l'opposition son silence pendant l'hymne national chanté pour la commémoration de l'abolition de l'esclavage. Le FN réclame sa démission.

La scène se passe samedi à Paris. Le Premier ministre Manuel Valls, accompagné notamment de Christiane Taubira et de la maire de Paris, Anne Hidalgo, rend hommage au général Dumas, figure des combats de l'abolition de l'esclavage. Au moment de chanter la Marseillaise, la ministre de la Justice reste bouche close, le visage grave.

La première flèche est rapidement décochée par Geoffroy Boulard, un conseiller national UMP inconnu du grand public, et qui réclame sur Twitter la démission de la ministre. Témoin de la scène, il explique lui avoir demandé les raisons de son silence quelques minutes après. "Je ne chante pas car je ne connais pas les paroles en entier", lui aurait répondu la ministre, selon lui. La polémique est lancée.

"Ils ne cherchent qu'à faire le buzz"

Quelques heures plus tard, dans un texte aux accents lyriques publié sur son compte Facebook, Christiane Taubira livre une autre version des faits, louant au passage la qualité des solistes chanteurs: "Certaines circonstances appellent davantage au recueillement… qu’au karaoké d’estrade", tance la garde des Sceaux, dénonçant "une illusion d'optique" et "un exhibitionnisme pseudo-patriotique".

Cette justification ne suffit pas à calmer l'ardeur de l'opposition. Invitée dimanche de l'émission BFM Politique, Marine Le Pen s'emporte: "Le Premier ministre doit annoncer qu'il démet madame Taubira de ses fonctions, car cette femme, avec les propos qu'elle a tenus, ne peut pas être garde des Sceaux".

Les proches de Christiane Taubira sont, eux, consternés par ce débat, comme Steevy Gustave, maire adjoint de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne. "J'ai mal à ma France. On a l'impression désormais que les élus ne cherchent qu'à faire le buzz et la polémique, et ne parlent plus aux Français. Ces gens-là n'aiment pas la France, ils veulent la diviser".

A. Gonzalez I vidéo: N. Lehouelleur et C. Hazard et S. Hebrard