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Gouvernement

Taubira: "On peut tout dessiner, y compris un prophète" en France

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a participé mercredi à l'hommage rendu à Tignous à Montreuil.

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a participé mercredi à l'hommage rendu à Tignous à Montreuil. - Martin Bureau - AFP

Christiane Taubira a rendu hommage mercredi à Tignous, l'un des dessinateurs tués dans l'attaque de Charlie Hebdo, lors d'une cérémonie organisée à Montreuil. Rappelant son "regard caustique et lucide" sur les prisons, son "crayon magique" et "ses engagements profonds", la ministre de la Justice a été très applaudie.

Tignous appartenait "à la haute et grande lignée des dessinateurs judiciaires" et c'est pourquoi la ministre de la Justice a participé, jeudi à Montreuil, à la cérémonie d'hommage au dessinateur assassiné dans l'attentat contre Charlie Hebdo.

"On peut tout dessiner, y compris un prophète parce qu'en France, pays de Voltaire et de l'irrévérence, on a le droit de se moquer de toutes les religions", a martelé Christiane Taubira. "Tignous et ses compagnons, désormais inséparables, étaient des sentinelles, des vigies, des guetteurs même, qui veillaient sur notre démocratie pour éviter qu'elle ne somnole", a assuré la garde des Sceaux.

"Un regard caustique et lucide sur le monde clos de la prison

Bernard Verlhac - de son vrai nom - avait croqué de nombreux grands procès. Il portait un regard "caustique et lucide sur le monde clos de la prison", estime Christiane Taubira. "Il recherchait constamment le bon dessin", a assuré la ministre qui a parlé de son "crayon magique", son professionnalisme ou encore de "ses engagements profonds".

La garde des Sceaux a fait part de son "immense gratitude" à l'égard l'épouse de Tignous, Chloé Verlhac, qui l'avait conviée. A la fin de son discours, la ministre a été longuement applaudie et a serré longtemps Chloé Verlhac dans ses bras.

>>> Retrouvez ici l'intégralité du discours de la ministre.

Caricaturiste, auteur de BD caustique et engagé, Bernard Verlhac avait 57 ans. Dessinant pour la presse depuis 1980, il traquait la folie du monde avec un humour percutant et un peu désespéré.

K. L.