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Taubira n'est "pas choquée par l'idée" d'accueillir Assange et Snowden en France

Mais cette décision, à laquelle Manuel Valls a fermé la porte, revient au "président, au Premier ministre, et au ministre des Affaires étrangères" avait précisé la ministre de la Justice sur BFMTV.

"Je ne serai pas choquée" si la France décidait d'accorder l'asile politique à Julian Assange et Edward Snowden, a déclaré jeudi sur BFMTV, Christiane Taubira. La ministre de la Justice était interrogée sur les révélations d'écoutes des présidents français par la NSA entre 2006 et 2012. Une pratique qu'elle juge "absolument inqualifiable". Quant aux deux hommes recherchés, leur accueil en France "serait un geste symbolique" puisque le gouvernement a "introduit dans la loi une protection des lanceurs d'alerte". Pour autant, cela reste un choix qui doit se faire par "le président, le Premier ministre, et le ministre des Affaires étrangères. (...) Mais je ne suis absolument pas choquée par cette idée".

Et justement, Manuel Valls a fermé la porte a cette éventualité. "Cette question ne se pose pas et en tout cas ne réglerait pas le dossier (de l'espionnage de présidents français par les Etats-Unis, Ndlr). Nous avons une relation avec les États-Unis et sur cette question d'espionnage nous voulons avoir les plus grandes garanties", a répondu jeudi le Premier ministre français, lors d'un point presse improvisé en marge de son déplacement en Colombie.

De nouvelles révélations à venir

"Ce n'est pas M. Assange qui dicte à la France ce qu'elle doit faire dans ce domaine-là", a lancé Manuel Valls à l'adresse de l'activiste australien de 43 ans reclus depuis trois ans à l'ambassade d'Équateur à Londres et qui avait pressé mercredi la France de prendre des mesures contre les États-Unis.

Mercredi soir, Julian Assange avait déclaré dans une interview accordée à TF1 que "la souveraineté (de la France) ne peut pas être piétinée", estimant que "le moment est venu pour la France" de lancer une enquête parlementaire et des poursuites.

En attendant peut-être un nouveau rebondissement en début de semaine prochaine puisque le directeur de Libération Laurent Joffrin a annoncé la publication de nouveaux documents relatifs à la vie politique française.

S.A.