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Wikileaks: d'autres révélations "sensibles" à venir

Antoine Lefébure.

Antoine Lefébure. - BFMTV

Libération et Mediapart ont révélé, mardi, que trois présidents français ont été la cible directe des écoutes de la NSA, l'Agence nationale de sécurité des Etats-Unis, de 2006 à 2012. Pour l'historien des médias Antoine Lefébure, qui a travaillé sur Edward Snowden, de nouvelles révélations plus graves sont à venir, concernant notamment l'écoute des câbles sous-marins.

Pour l'historien des médias et expert en communication Antoine Lefébure, auteur de l'ouvrage L'affaire Snowden, comment les Etats-Unis espionnent le monde, les révélations de Wikileaks sur les écoutes de la NSA en France ne font que commencer. Mardi, Mediapart et Libération ont en effet révélé que l'Agence de sécurité américaine a directement espionné les présidents Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, entre 2006 et 2012.

Des câbles sous-marins écoutés?

Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, a fait savoir que des révélations encore plus importantes sont à venir. Invité mercredi soir sur BFMTV, le spécialiste Antoine Lefébure a affirmé que les prochaines révélations porteront sur "les écoutes de câbles sous-marins en France"."Si Libération et Mediapart continuent, les prochaines révélations sont sur l'écoute des câbles sous-marins en France, la liaison DGSE-NSA. Les Américains vont très mal le prendre".

Et de poursuivre: "C'est très sensible. Le fait qu'à Marseille ou en Bretagne soient écoutés des câbles sous-marins internationaux, y compris de sociétés privées comme Orange ou Free, est un véritable problème. Cela met aussi en cause le constructeur de câbles sous-marins, Alcatel. Si on a par exemple des informations qui sortent sur tel ingénieur systèmes d'Orange ou tel ingénieur systèmes de Free travaille pour la NSA en sous-main, là c'est une véritable catastrophe, c'est une bombe atomique qu'on ne saura pas désamorcer".

Pratiques "inacceptables"

La France s'est indignée mercredi des pratiques "inacceptables" des services secrets américains, qui ont écouté pendant des années les présidents français. Le chef de l'Etat François Hollande a réagi vivement, dès la publication par la presse de notes compromettantes pour la National Security Agency, en réunissant dans l'urgence un conseil de défense tandis que l'ambassadrice américaine était convoquée au Quai d'Orsay.

La France "ne tolèrera aucun agissement mettant en cause sa sécurité", a déclaré l'Elysée à l'issue de ce conseil, soulignant que les engagements de Washington devaient être "strictement respectés" et condamnant des "faits inacceptables".

A.S.