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Gouvernement

Stock-options: Muriel Pénicaud "blessée" par les accusations de plus-value

La ministre du Travail Muriel Pénicaud, à Matignon le 24 juillet 2017.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud, à Matignon le 24 juillet 2017. - Bertrand Guay - AFP

La ministre du Travail a reconnu le besoin d'un "débat de société" sur l'écart de rémunération entre dirigeants d'entreprises et salariés.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, continue de se défendre sur ses rémunérations alors qu'elle était directrice des ressources humaines chez Danone. Lors de discussions au Sénat jeudi dernier, elle a été interpellée sur la plus-value d’1,13 million d’euros qu'elle a réalisée en revendant un lot de stock-options, et ce après un plan de départs volontaires décidé au sein du groupe.

Ce mardi matin sur France Info, la ministre du Travail s’est à nouveau défendue d’avoir agi illégalement et dénonce une "personnalisation blessante" du débat.

"Les déclarations, mes revenus, les plans de stock-options, tout cela est public depuis des années. (...) En ce qui concerne les rémunérations des dirigeants et des ministres, trois instances contrôlent, valident et disent ce qui doit être publié: l’Autorité des marchés financiers (AMF), la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et les services fiscaux. Il y a une transparence, qui est normale, que j’approuve. Que la transparence aille jusqu'au voyeurisme dans certains cas, c’est un autre sujet."

Muriel Pénicaud s’est ensuite défendue sur l’éthique de la procédure, assurant que "tous ceux qui (la) connaissent depuis une quarantaine d’années savent" qu’elle a "un engagement social très fort" et rappelant les temps forts de son passage chez Danone. 

"Imaginer qu’un plan de rémunération que j’ai eu quatre ans avant puisse avoir été fait dans l’idée que je pourrais avoir une plus-value par rapport à un plan de départs volontaires, (...) c’est juste blessant, je ne m’y reconnais pas du tout."

Un "débat de société" sur les rémunérations des dirigeants

"Ça a été dit et redit, l’action est montée beaucoup plus après et j’ai payé, selon les règles, 69% d’impôts dessus", s’est-elle justifiée. La ministre du Travail a néanmoins reconnu qu’il y a "un vrai débat de société" sur "l’écart entre les rémunérations des dirigeants et celles de tout le monde".

"Il faut qu’il y ait un retour pour les créateurs de valeur, les entrepreneurs, les dirigeants d’entreprises, qui ont la responsabilité économique, (...) après ce retour doit être équilibré", a-t-elle déclaré, précisant néanmoins que le débat doit aussi avoir lieu au niveau "européen et mondial" à cause des étalons.

"Il faut un débat de société, c’est autre chose qu’une personnalisation que j’estime personnellement blessante. Je comprends l’émotion que ça peut représenter mais je comprends aussi comment c’est utilisé", a-t-elle conclu.

Liv Audigane