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Gouvernement

"Sait-on jamais?": EDM justifie une nouvelle fois l'inscription de l'IVG dans la Constitution

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti le 7 mars 2024

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti le 7 mars 2024 - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Dans une interview à Madame Figaro, le ministre de la Justice martèle à nouveau qu'il ne "faut pas attendre qu'un droit soit menacé pour le protéger", répondant aux élus qui s'opposaient à l'inscription de l'IVG dans la Constitution.

Un discours à l'image de celui qu'il prône avec les différents membres du gouvernement depuis des jours déjà. "Il ne faut pas attendre qu'un droit soit menacé pour le protéger", répète le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti dans Madame Figaro ce vendredi 8 mars pour défendre l'inscription de l'IVG dans la Constitution, largement adoptée en Congrès ce lundi.

"Exemple très inquiétant aux États-Unis"

Présent Place Vendôme en cette journée internationale des droits des femmes pour la cérémonie de scellement de la Constitution aux côtés d'Emmanuel Macron, le garde des Sceaux explique:

"On a quand même cet exemple très inquiétant aux États-Unis, où il était établi depuis un demi-siècle qu'on ne toucherait pas à l'avortement. Et puis on l'a remis en cause. Après la décision de la Cour suprême, douze États ont interdit l'avortement, ce qui a créé un vrai traumatisme."

Éric Dupond-Moretti cite également "la Pologne", ainsi que la "Hongrie". Dans ce pays dirigé par le nationaliste Viktor Orban, "on fait entendre le battement de cœur des fœtus pour dissuader les femmes d'avorter", insiste-t-il.

"Vraie concorde nationale"

Certes, "en France, la menace n'était pas imminente", concède le ministre, "mais sait-on jamais?", souligne-t-il. Et d'insister: "Il est essentiel de dire qu'à compter du moment où l'on place un texte dans la norme suprême qu'est la Constitution, on ne peut plus l'abroger par un processus parlementaire ordinaire".

Éric Dupond-Moretti relève, enfin, que sur "le terrain symbolique, ce vote dit que toutes les femmes de notre pays sont libres de disposer de leur corps", tout en saluant une "vraie concorde nationale" sur ce sujet.

Baptiste Farge