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Russie, livraisons d'armes, carburant... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

Invité de l'émission L'Événement sur France 2, Emmanuel Macron est revenu sur plusieurs dossiers, notamment la guerre en Ukraine, mais également les pénuries de carburant.

Nouvelles livraisons d'armes à l'Ukraine, doctrine nucléaire... Ce mercredi sur France 2, Emmanuel Macron était avant tout invité pour évoquer la guerre en Ukraine. Pendant cette interview, le président a rappelé que l'Ukraine et la Russie devraient revenir à la table des négociations, mais aussi qu'il comptait "évidemment" continuer le dialogue avec Vladimir Poutine.

Mais devant le dossier brûlant des pénuries de carburant, difficile pour le locataire de l'Élysée d'éviter le sujet, qu'il a décidé d'évoquer en visant directement la CGT.

• La France va livrer des systèmes de défense anti-aérienne à l'Ukraine

Alors que les demandes se faisaient de plus en plus pressantes du côté ukrainien, visé par une multitude de frappes russes depuis lundi, Emmanuel Macron a annoncé ce soir la livraison prochaine de systèmes de défense anti-aérienne à l'Ukraine.

"On va livrer des radars, des systèmes et des missiles (antiaériens, NDLR) pour protéger (les Ukrainiens) des attaques, en particulier pour les protéger des attaques de drones", a-t-il détailélé.

Le chef de l'État a ajouté que la France avait déjà fourni 18 canons Caesar, particulièrement appréciés de Kiev.

• Un appel solennel au retour des négociations russo-ukrainiennes

Il l'a rappelé ce mercredi soir, la seule issue qu'envisage Emmanuel Macron concernant la guerre en Ukraine est un retour autour de la table des négociations de Kiev et de Moscou.

À un moment donné, j'espère le plus tôt possible, il faudra revenir autour de la table. (...) Je crois qu'à un moment donné, ce sera dans l'intérêt de l'Ukraine et de la Russie de revenir autour de la table et de négocier", a déclaré le chef de l'État.

Il a au passage tenu à préciser qu'il n'avait pas fermé le courant des négociations avec Vladimir Poutine. "À chaque fois que ce sera nécessaire, je parlerai à Vladimir Poutine".

• L'arme nucléaire, "moins on en parle, plus on est crédible"

Alors que les craintes autour d'un possible usage russe de l'arme nucléaire ont refait surface après des déclarations alarmistes de Joe Biden fin septembre, Emmanuel Macron a tenu à tempérer ce mercredi sur France 2.

"Il y a une règle simple: on a une doctrine, elle est claire: la dissuasion (nucléaire, NDLR) fonctionne mais, moins on en parle, moins on agite la menace, plus on est crédible", a déclaré le chef de l'État.

Pour Emmanuel Macron, la doctrine de la France, en matière de nucléaire "repose sur les intérêts fondamentaux de la nation, ils sont définis de manière très claire".

• Sur le front du carburant, un retour à la normale "dans le courant" de la semaine prochaine

Difficile pour le chef de l'État, qui ne s'était pas exprimé en longueur depuis plus de trois mois, de passer à côté du sujet de la pénurie de carburant qui gagne progressivement la France.

Lors de cet entretien, Emmanuel Macron a promis que la situation allait "revenir à la normale" dans la distribution de carburant "dans le courant de la semaine qui vient". Une affirmation mise en doute par plusieurs syndicalistes, ce mercredi soir sur BFMTV.

Le chef de l'Etat a de nouveau appelé "à la responsabilité" la direction de TotalEnergies et la CGT.

• "Que la CGT permette au pays de fonctionner"

Emmanuel Macron n'a pas hésité à viser directement les syndicats, directement engagés dans un conflit social avec Total et Exxon, à la source de la pénurie de carburants qui gagne progressivement du terrain en France.

Le chef de l'État a lancé: "que la CGT permette au pays de fonctionner".

"Je pense qu'il y a des secteurs et certains acteurs qui considèrent qu'on peut aller 'dans le dur' tout de suite, pour parler familièrement", a-t-il regretté. En estimant aussi qu'il était "trop facile" de "toujours renvoyer la balle" vers le gouvernement.

Jules Fresard