Remaniement: Éric Dupond-Moretti maintenu au ministère de la Justice

Le locataire de la place Vendôme reste en poste après la nomination de Gabriel Attal à Matignon. L'ancienne star des prétoires, dont la relation avec les magistrats reste abîmée après son procès, est servie notamment par le manque de concurrents.

Un autre pilier maintenu au gouvernement, aux côtés de Gérald Darmanin et de Bruno Le Maire. Selon nos informations, Éric Dupond-Moretti reste bien ministre de la Justice, après un remaniement qui s'est étiré en longueur et qui sera finalement annoncé ce jeudi 11 janvier.

L'avenir politique de l'ex-avocat s'était déjà considérablement éclairci après sa relaxe par la Cour de justice de la République fin novembre. Soutenu par Emmanuel Macron et resté à son poste pendant toute la durée de son procès pour prise illégale d'intérêt, l'ancienne star du barreau avait affiché son soulagement au terme de cette issue positive.

Un symbole de la hausse du budget de la Justice

La macronie dans son ensemble avait soufflé, en apprenant qu'il n'y aurait pas besoin de lui chercher un éventuel successeur. La donne n'a guère changé ces dernières semaines, faute de candidats sérieux pour le remplacer.

Très identifié, le garde des Sceaux a également le mérite pour Emmanuel Macron de symboliser l'investissement consenti dans le secteur de la Justice. Pour la quatrième année consécutive, le ministère a connu un budget en nette hausse. En 2024, il dépassera même la barre symbolique des 10 milliards d'euros. Éric Dupond-Moretti a d'ailleurs promis de multiplier les futures embauches, notamment de greffiers.

Mais ses relations restent compliquées avec les magistrats qui dépendent directement de son autorité. C'est d'ailleurs pour deux affaires directement liées à ses rapports avec la magistrature que le ministre avait dû affronter la justice.

Jouer la carte de la sécurité

Éric Dupond-Moretti pourrait-il s'appuyer sur Gérald Darmanin qui reste populaire pour regagner en aura médiatique? La question est ouverte alors que Gabriel Attal a promis de faire de "la sécurité des Français" une "priorité".

Fin décembre, le garde des Sceaux ne s'est pas privé de se mettre en scène en remettant aux forces de l'ordre des dizaines de drones confisqués lors de saisies judiciaires à la préfecture de police, qui s'en servira pour la sécurisation des Jeux olympiques.

Marie-Pierre Bourgeois