Racisme: la nouvelle vie de Taubira sous protection renforcée

Placée sous protection renforcée après les attaques dont elle fait l'objet depuis des mois, la garde des Sceaux assure que sa "sérénité n'est pas entamée".

"Ma liberté d'action n'est absolument pas perturbée", assure Christiane Taubira, dont la protection a été renforcée après la bataille houleuse du mariage homosexuel et les récentes attaques racistes dont elle a été la cible.

Désormais, la ministre est encadrée non plus par six, mais neuf gardes du corps, un chiffre sans équivalent au sein du gouvernement. Son domicile fait également l'objet d'une surveillance accrue.

"Vous voulez savoir dans quel état je suis par rapport aux immondices qui se répandent? Ma sérénité n'est pas entamée", continue la ministre qui visitait jeudi une exposition temporaire montée par des détenus de la prison de Réau en Seine-et-Marne.

Au quotidien, lettres d'injures et cercueils miniatures

"Il y a l'extérieur de mon quotidien, c'est une autre affaire", nuance aussitôt la ministre. A l'extérieur, sur nombre de déplacements, les insultes fusent. Comme au ministère où les collaborateurs de Christiane Taubira ne comptent plus les lettres d'injures et les cercueils miniatures reçus chaque jour.

La ministre utilise un peu moins sa bicyclette. Question d'agenda assure le ministère. Mais comment ne pas y voir un rapport avec sa sécurité?

La tension est encore montée d'un cran cette semaine avec la une de l'hebdomadaire Minute pour laquelle le gouvernement a saisi la justice. Même si, à quelques exceptions près, au Parlement, à la sortie du Conseil des ministres, sur Twitter ou encore dans les médias, hommes politiques de tous bords, militants antiracistes et anonymes ont apporté un soutien massif à la garde des Sceaux.

D. N. et Patrick Sauce