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Quand Valls refuse de lire des tweets et fustige la "politique spectacle"

Manuel Valls sur le plateau de DPDA, jeudi 24 septembre.

Manuel Valls sur le plateau de DPDA, jeudi 24 septembre. - BFMTV

Invité à lire des tweets d'internautes sur le plateau de Des paroles et des actes, jeudi soir, lors de la séquence de fin d'émission, le Premier ministre a critiqué l'exercice, et la "politique spectacle" qui "dévalorise les responsables publics".

La séquence n'a pas plu à Manuel Valls, et il l'a fait savoir. Invité jeudi soir de l'émission politique Des paroles et des actes, sur France 2, le Premier ministre n'a pu cacher son agacement lors de l'une des dernières séquences du programme, vers 23h30, au cours de laquelle le journaliste Karim Rissouli passe au crible les tweets postés par les internautes pendant l'émission. 

"Attention à tout ce qui dévalorise les responsables publics"

Alors que Karim Rissouli demandait à Manuel Valls s'il acceptait de lire à voix haute un tweet peu sympathique à son égard, dans un exercice d'auto-dérision, comme l'a fait le président américain Barack Obama sur le plateau du talk show de Jimmy Kimmel, le chef du gouvernement s'est montré plus que réticent à se prêter au jeu.

"Je vous dis un mot; je pense que la politique, ce n'est pas du spectacle", a lancé Manuel Valls, visiblement agacé.

Et d'expliquer: "On peut se détendre, mais dans le moment qui vient, moi je reste ce que je suis. Je dis ‘attention’, attention à tout ce qui dévalorise les responsables publics. Les réseaux sociaux, cela fait partie de notre société. Je les lis, j’y prête plus ou moins d’attention, mais il y a un moment où à force de faire tomber du piédestal les responsables publics quels qu’ils soient, il ne faut pas s’étonner que la démocratie se fissure. Je reste ce que je suis, je pense que la politique, c’est quelque chose de profondément sérieux".

"L'essentiel, c'est la France"

Le Premier ministre, qui n'a finalement pas lu le tweet lui-même, a également fustigé la légèreté de l'exercice dans le contexte actuel. "Ma personne, ce que je suis, même si cela intéresse les Français, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est la France, Karim Rissouli. C’est ce que nous sommes en train de vivre", a-t-il lancé, s'adressant directement au journaliste.

"Une année qui commence avec Charlie, une année qui commence avec une manifestation où les Français vous disent 'attention, il se passe quelque chose', avec des crises, avec des réfugiés qui touchent l’essentiel de ce que nous sommes en France et en Europe, avec des urgences comme l’urgence climatique, avec la possibilité de voir l’extrême droite et ce qu’elle charrie, remporter des régions. Et moi je serais là dans la dérision? Non, pas dans ce moment là. Parce que c’est la conception que je me fais de ma fonction, de mon engagement, de l’amour profond que j’ai pour ce pays", a conclu Manuel Valls, l'air grave.

Adrienne Sigel