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Gouvernement

Pour Lecornu, "la loi de la République doit s'appliquer en Guadeloupe, comme partout ailleurs"

Interrogé à l'Assemblée sur les tensions en Guadeloupe, le ministre des Outre-mer a affirmé qu'il fallait trouver "une réponse en matière de dialogue social" sur l'île, notamment auprès des soignants non vaccinés.

"Il faut condamner les violences d'où qu'elles viennent." À l'Assemblée nationale ce mardi, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a réagi à la siutuation en Guadeloupe, en proie depuis une semaine à une flambée de contestation violente sur fond de crise sanitaire et sociale. Malgré les renforts de police envoyés sur l'île, le mouvement est émaillé par de nombreuses violences avec barricades, pillages et incendies.

"Le Parlement, l'Assemblée nationale et le Sénat ont voté une loi, c'est la loi de la République, et elle doit s'appliquer en Guadeloupe, comme partout ailleurs sur le territoire national. Personne ne pourrait comprendre que les Guadeloupéennes et les Guadeloupéens soient moins bien protégés qu'ailleurs", a martelé le ministre, dans la lignée du gouvernement.

"L'ordre républicain doit revenir" en Guadeloupe, où "les forces de l'ordre sont victimes de tirs à balles réelles", des actes à "condamner avec force" "car la violence n'a pas sa place sur le territoire de la République, en Guadeloupe comme ailleurs".

Des vaccins sans ARN messager pour les soignants

Sur l'île, où la contestation est partie de l'obligation vaccinale pour les soignants, "la question de la vaccination est une question délicate, difficile", selon Sébastien Lecornu, qui évoque le chiffre de "1400 suspensions de soignants non vaccinés".

Pour répondre à la colère du personnel soignant, le ministre a annoncé une nouvelle initiative, qui sera détaillée par Olivier Véran, ministre de la Santé, dans les heures à venir. Cette méthode "permettra de proposer à des soignants qui seraient, non pas hostiles à la vaccination, mais à l'ARN messager (que l'on retrouve dans les vaccins de Pfizer et Moderna, NDLR), d'avoir une solution de substitution".

"Un effort de rattrapage" de la majorité

Répondant à une question de Guillaume Vuilletet, député LaREM du Val d'Oise, sur les tensions sur l'île, le ministre a assuré qu'il fallait "continuer à dialoguer avec les élus du territoire" et a rejeté tout passivisme du gouvernement sur les problématiques de l'Outre-mer.

D'après Sébastien Lecornu, ça fait "des mois, même des années" que le gouvernement travaille sur la "question du chlordécone, l'accès à l'eau potable, la relance économique": "Autant de sujets sur lesquels la majorité parlementaire et ce gouvernement ont accompli un effort de rattrapage sans précédents depuis 2017 et sur lesquels un tel retard est à rattraper qu'il faudra continuer de la faire dans les années qui viennent".

Lundi soir, Jean Castex s'était exprimé à l'issue d'une réunion avec des élus locaux, condamnant "avec la plus grande fermeté" les violences. "J'ai donné toutes les instructions pour que l'ordre républicain soit rétabli", avait-t-il martelé, en fustigeant ceux pour qui "il s'agit surtout désormais d'agresser" et de "piller".

Fanny Rocher