BFMTV
Gouvernement

PMA: les ministres multiplient les avis contraires

La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.

La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. - Stéphane de Sakutin - AFP

Les différentes déclarations des membres du gouvernement se succèdent sur l'ouverture de la PMA aux couples de femmes. Une mesure inscrite dans le programme d'Emmanuel Macron.

La PMA pour les couples de femmes verra-t-elle le jour sous la présidence d'Emmanuel Macron? Abandonnée durant le quinquennat de François Hollande, la mesure, qui figurait dans le programme du candidat d'En Marche, semble désormais embarrasser les membres du gouvernement. A commencer par Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre hommes et femmes.

Après avoir annoncé sur BFMTV que la Procréation médicalement assistée serait ouverte à toutes les femmes en 2018, la secrétaire d'Etat a relativisé l'information dimanche sur France 3, annonçant un "débat" sur la question fin 2018 dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique. "Dans ce cadre, nous débattrons effectivement de la PMA et le gouvernement proposera d'ouvrir la PMA, le calendrier précis sera exposé à ce moment-là", a-t-elle déclaré dimanche.

Collomb plombe l'ambiance

Le même jour, c'est Gérard Collomb qui n'a pas caché ses réserves sur le sujet. Sur RTL et LCI, le ministre de l'Intérieur a estimé que la PMA pour toutes les femmes posait "sans doute un certain nombre de problèmes". "Il faudra mettre des garde-fous", a-t-il ajouté. Soutiendra-t-il le projet? "Je proposerai que l'on puisse résoudre le problème du chômage avant de s'attaquer aux problèmes civilisationnels", a-t-il répondu. "Pour moi, la priorité est toujours économique et sociale".

Le ministre de l'Intérieur n'est pas le seul à avoir des réticences sur la question: l'aile droite du gouvernement, incarnée par Bruno Le Maire et le Premier ministre Edouard Philippe, n'a jamais caché son opposition au projet. Gérald Darmanin, qui avait déposé un amendement contre la PMA en 2013, concède une évolution sur le sujet: "notre priorité, c'est l'économique et le social (...) Mais en entrant au gouvernement, j'ai accepté l'idée qu'on allait discuter de cette question aux états généraux de la bioéthique", a-t-il reconnu sur BFMTV et RMC, en répétant: "j'aurai mes convictions, mais je resterai solidaire du gouvernement".

Un "couac" pour les associations

La confusion au gouvernement agace les associations. Joël Deumier, président de SOS Homophobie, qualifie de "couac" la déclaration de Gérard Collomb. "On n'a donc rien retenu du débat autour du mariage pour tous?", se demande de son côté Caroline de Haas, militante féministe, sur son compte Twitter. "La PMA pour toutes les femmes, c'est l'égalité des droits et un engagement de campagne. Ca devrait déjà avoir été signé".

Jeudi dernier déjà, un collectif d'associations demandait dans une tribune publiée par Le Monde que le gouvernement élargisse l'accès à la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires sans attendre la révision des lois de bioéthique. "Attendre les lois de bioéthique signifie courir le risque de revoir, dans le pays, une vague d'homophobie et de haine que nous ne souhaitons pas revivre", écrivent les signataires.

A. K.