Plan d'économies: des élus UMP et UDI pourraient voter pour
Manuel Valls doit "aussi discuter avec l'UDI, l'UMP et l'ensemble des partenaires politiques et économiques pour aboutir à un accord d'intelligence nationale et d'intérêt national". C'est le commissaire européen Michel Barnier, ex-ministre UMP, qui le dit, sous-entendant qu'une partie des élus de droite pourraient voter le plan Valls.
Le Premier ministre, lui, a déjà reçu les doléances des membres de sa majorité pour discuter du contenu du plan de 50 milliards d'euros d'économies du pacte de responsabilité et de solidarité.
A titre personnel, Michel Barnier n'est pas hostile au plan Valls. Au contraire, "si le Premier ministre fait ce qu'il dit, pourquoi ne pas le suivre?", s'est-il interrogé sur BFMTV. Or, force est de constater que Michel Barnier n'est pas le seul sur cette ligne au sein de l'opposition. Ainsi, le député UMP Frédéric Lefebvre a assuré au Monde qu'il voterait le plan car il faut "savoir se montrer constructif" et ne pas "se caricaturer".
Michel Barnier va plus loin: "Si le gouvernement fait de vraies réformes, sur des sujets ciblés, alors il devrait être possible d’avoir un accord politique temporaire entre la gauche et la droite".
Vers un vote massif "contre" de l'UMP
D'autant que les réformes proposées par le gouvernement ressemblent en plusieurs points à celles avancées en son temps par François Fillon, lequel ne les avait pas mises en oeuvre. D'un point de vue global, la position de l'opposition n'est pas simple puisque la réduction des déficits dans les proportions fixées par Bruxelles - 3% - a aussi fait partie de ses ambitions affichées.
Mais ces messages d'ouverture ne seront pas entendus puisqu'une large majorité de l'UMP votera contre le 29 avril prochain lors des débats prévus à l'Assemblée nationale, conformément aux positions prises par leur président Jean-François Copé et leur chef de groupe Christian Jacob.
Le "contre-pacte" de l'UDI
Le député UMP Benoist Apparu, lui, a demandé "des détails, derrière les jolies phrases, sur le contenu de ce plan" lors de l'émission "Tous politiques" de France Inter et du Parisien. Finalement il a lancé un nouveau "chiche", terme déjà employé lors des prémices du pacte de responsabilité par Jean-Pierre Raffarin par exemple, à destination de Manuel Valls. L'UDI, orpheline de Jean-Louis Borloo, refuse pour sa part de fermer la porte au Premier ministre.
Le parti du Centre surenchérit et propose 80 milliards d'euros d'économies. Présenté par Hervé Morin et Chantal Jouanno, anciens ministres de Nicolas Sarkozy, ce "contre-pacte" est "un référentiel" pour appréhender celui que présentera le Premier ministre. "Il faut déverrouiller le système", a demandé Hervé Morin dans un langage proche de celui utilisé parfois par... Manuel Valls.
Une manière de dire qu'un rapprochement par le centre est possible? Réponse le 29 avril prochain.