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Migrants: "Nous devons manifester plus de solidarité envers les Calaisiens", affirme Valls

EXCLU BFMTV - Quelques heures après l'annonce de nouvelles mesures pour encadrer l'arrivée de réfugiés à Calais, le Premier ministre nous a accordé une interview exclusive.

"Ce n'est pas uniquement le défi de la France, c'est aussi celui de l'Europe." Manuel Valls était ce lundi l'invité de BFMTV - Grand Angle, où il s'est exprimé sur le délicat sujet de la crise des migrants.

Un entretien exclusif, qui a été réalisé depuis Calais, quelques heures à la suite de l'annonce de nouvelles mesures pour encadrer l'arrivée massive de réfugiés dans cette ville, avec notamment la construction d'un nouveau camp, pouvant accueillir jusqu'à 1.500 personnes.

Détresse d'un côté, détermination de l'autre

Le Premier ministre connaît bien la situation des migrants à Calais. En décembre 2013, alors qu'il était encore au ministère de l'Intérieur, il s'était déjà rendu sur place. Comment les choses ont-elles évolué depuis cette première visite?

"L'ampleur du phénomène" est différente, a répondu le chef du gouvernement, au même titre que "l'ampleur du défi pour Calais et la France, qui est également celui de l'Europe, face au défi migratoire, de ces hommes et ces femmes qui fuient la misère et aussi la guerre, en Syrie et en Irak", a-t-il poursuivi.

A Calais, deux sentiments bien distincts prédominent. Du côté des Calaisiens, c'est la détresse. De l'autre, du côté des migrants, une détermination profonde. "Les Calaisiens, je veux le dire, sont très dignes", a affirmé Manuel Valls sur notre antenne. "Ils subissent les conséquences, paradoxalement, de l'ouverture d'Eurotunnel, ce tunnel entre l'Angleterre, la Grande-Bretagne, la France, et l'Europe. C'est une chance, ça permet la création d'emplois, mais ça a amené également cette impasse pour les migrants."

"Nous devons manifester plus de solidarité"

"Vis-à-vis des Calaisiens, nous devons manifester plus de solidarité", a ainsi continué l'actuel locataire de Matignon. De quelle manière? "Avec les forces de l'ordre engagées sur le terrain, c'est tout le travail que nous sommes en train de réaliser avec Bernard Cazeneuve (le ministre de l'Intérieur, ndlr) pour apporter une solution durable à la question des migrants, autour de la protection", a-t-il rétorqué dans un premier temps.

Dans un second temps, il faut "manifester de la solidarité avec la ville de Calais". "Nous allons donc bâtir un contrat de territoire avec la ville de Calais (...) pour manifester l'engagement financier de l'Etat."

Le futur centre de réfugiés en question

A peine annoncée, la construction d'un nouveau centre pouvant accueillir d'ici à 2015 jusqu'à 1.500 migrants a occasionné un vif débat. En quoi l'ouverture d'un nouveau camp serait-elle différente de ce qui s'était déroulé à Sangatte, fermé en 2002? "Sangatte n'était pas organisé", a répondu le Premier ministre. "Il y avait cette confrontation, et cette violence, au sein même de Sangatte. Les gens ne peuvent pas vivre dans les tentes comme ils le font actuellement", a ajouté Manuel Valls.

"Il s'agira d'organiser les choses différemment", a-t-il précisé. "La constitution de ce campement, avec des tentes de très grande qualité, d'ici à la fin de l'année" pourrait permettre "de sortir de cette situation intolérable les migrants eux-même", a espéré le Premier ministre, qui ne s'attend toutefois pas à trouver une "solution magique".

"Il faudra du temps pour régler le problème migratoire", a-t-il finalement averti.
>>>> Retrouvez l'interview dans son intégralité:

Jé. M. avec Jean-Baptiste Boursier