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Gouvernement

Le projet de camp à Calais est-il un nouveau Sangatte?

Le Premier ministre a annoncé lundi la création d'un camp de réfugiés à Calais, grâce à un financement européen, pour faire face à l'afflux de migrants. Certains se demandent déjà si cela signifie la réapparition de Sangatte.

Manuel Valls a annoncé lundi le projet de construction d'un camp pour accueillir les migrants à Calais et étudier les demandes d'asile. La ville du Nord-Pas-de-Calais fait face à un afflux de migrants qui souhaitent traverser la Manche afin de rejoindre les côtes britanniques. Le camp, financé notamment grâce au déblocage de 500 millions d'euros par l'Union européenne pour la France, devrait ouvrir début 2016 et accueillir 1.500 personnes.

Marine Le Pen et Rachida Dati dénoncent ce camps

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a rapidement réagi et jugé que c'était un "spectaculaire retour en arrière, plus de dix après la fermeture de Sangatte". Un camp de migrants s'était installé dans cette ville balnéaire du littoral de la Manche entre 1999 et 2002. Le camp avait été été fermé sous Nicolas Sarkozy, en raison des conditions sanitaires désastreuses.

Marine Le Pen a jugé que l'annonce du Premier ministre était "un signal désastreux de laxisme envoyé aux clandestins et une marque de mépris sans précédent pour les habitants du Calaisis qui n'en finissent plus de subir une immigration massive proprement insupportable". Sur le plateau de BMFTV lundi soir, Rachida Dati a de son côté affirmé que cela représentait "un cache-misère". Pour la députée européenne Les Républicains, "Manuel Valls est complice des passeurs parce que c'est un appel d'air à l'émigration".

Cazeneuve réfute un "nouveau Sangatte"

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a pris la défense de ce projet de camp qui "n'a rien à voir" avec le camp de Sangatte. Pour le ministre de l'Intérieur, "Sangatte était un dispositif qui ne faisait l'objet d'aucun accompagnement de la part de l'État, des associations, qui ne faisait pas non plus l'objet de la mise en place d'une politique en faveur de l'asile et qui ne faisait pas non plus l'objet d'une politique très ferme d'éloignement de tous ceux qui relèvent de l'immigration irrégulière".

"Je n'attendais pas autre chose de Madame Le Pen et de l'extrême droite, c'est-à-dire la démagogie, l'irresponsabilité et le mensonge. Moi je gouverne", a quant à lui répondu Manuel Valls aux propos de Marine Le Pen.

Jérôme Quéré