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Gouvernement

Macron sur sa loi: "Une partie de notre majorité n'est pas à l'aise"

Le ministre de l'Economie répond aux questions de BFMTV en direct de Bercy, sur le projet de loi Macron, adopté à deux reprises avec le recours au 49.3

La loi Macron "ne sera ni la première ni la dernière de la Ve République à passer sous l'article 49.3". C'est ce qu'a rappelé Emmanuel Macron, mercredi, interrogé par BFMTV lors d'une émission spéciale à Bercy.

Le ministre de l'Economie a vu son projet de loi adopté en première et en seconde lecture sans vote de l'Assemblée nationale, Manuel Valls ayant engagé la responsabilité du gouvernement pour le faire passer. "Si c'était le résultat d'une absence de dialogue ou de débat, je serai contrarié. Mais là, il y a eu plus de 430 heures de débat parlementaire, et nous avons examiné plus 8.000 amendements, dont plus de 2.000 ont été adoptés. Il s'agit donc d'une vraie coproduction avec les parlementaires", estime Emmanuel Macron.

"Une partie de la majorité n'est pas à l'aise"

Pourtant, cette décision du recours au 49.3 a été vivement critiquée, y compris à gauche, décrite comme un passage en force. Manuel Valls est-il brutal? "Pas du tout, c'est un homme de conviction qui veut faire avancer le pays", a défendu le ministre de l'Economie. "Il y a un moment où le débat perpétuel est aussi le symptôme d'une volonté de ne pas avancer."

Emmanuel Macron reconnaît toutefois qu'"une partie de notre majorité n'est authentiquement pas à l'aise avec des mesures" du projet de loi. "Il y a une gêne sincère chez certains, mais aussi une instrumentalisation chez d'autres", a-t-il lancé, faisant allusion sans les nommer aux députés frondeurs du Parti socialiste. "Il y a un conservatisme de gauche qui refuse la réforme. Or, la gauche est du côté du risque, de la responsabilité, d'une sécurité offerte aux salariés, mais du côté du mouvement, pas du statu quo".

Les Français ont eu aussi peu apprécié le recours au 49.3: selon notre sondage, près de 7 sur 10 désapprouvent cette décision. "Je pense qu'ils n'ont pas forcément en tête la durée des débats et la nature politique. Il y a pourtant eu des débats, je peux leur garantir. Or, si le jeu politique permettait d'avancer, nous l'aurions vu depuis longtemps. Il faut changer de méthode".

A. G.