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Les européennes passées, à quoi va ressembler "l'Acte II" du quinquennat de Macron?

Le président de la République Emmanuel Macron, le 25 avril 2019 à l'Elysée à Paris.

Le président de la République Emmanuel Macron, le 25 avril 2019 à l'Elysée à Paris. - Ludovic Marin - AFP

Officiellement annoncée à l'occasion de la conférence de presse du chef de l'État fin avril, la deuxième partie du mandat s'ouvre sur un calendrier surchargé, incluant de nombreux projets de loi de haute importance.

Le chronomètre est lancé, la to-do list laisse pantois. Après avoir réussi à sauver les meubles lors des élections européennes, en arrivant moins d'un point derrière le Rassemblement national, Emmanuel Macron va vite être confronté à nouveau au concret. À la pression du résultat. 

Dans cette optique, le calendrier législatif de l'été s'annonce dantesque. D'ici la prochaine rentrée, une multitude de textes doivent être préparés, puis examinés et débattus au Parlement, et pas des moindres. Loi bioéthique, réforme des retraites, réforme de l'assurance-chômage, révision constitutionnelle, transition écologique... Cet "Acte II" du quinquennat, annoncé dès la conférence de presse du chef de l'État le 25 avril, va commencer au rythme d'un marathon. 

Embouteillage parlementaire

Parmi tous les textes qui s'amoncellent, le gouvernement compte bien en faire passer certains par voie réglementaire, comme l'affirme L'Opinion.

L'embouteillage parlementaire est déjà tel, entre les lois "école de la confiance", mobilité, la refonte du règlement de l'Assemblée nationale et la reconstruction de Notre-Dame, que la réforme de l'assurance-chômage et le troisième volet de décentralisation seront pilotés avant tout par l'exécutif. Ce qui n'empêchera pas ce dernier de s'appuyer sur les élus.

La mission parlementaire chapeautée par les députés Bruno Questel (LaREM) et Raphaël Schellenberger (LR), censée préparer le lifting de la loi NOTRe, est un exemple de cette co-construction.

Édouard Philippe en première ligne

Pour partir sur de bonnes bases et permettre à Emmanuel Macron de reprendre de la hauteur après être descendu dans l'arène pendant la campagne, le Premier ministre Édouard Philippe va prononcer un discours de politique générale le 12 juin à l'Assemblée nationale. Il sollicitera par ailleurs un vote de confiance aux députés. Le président, lui, a décidé de contrevenir à un engagement en séchant cette année le Congrès de Versailles.

De fait, ce choix confirme le chef du gouvernement à son poste, comme principal mécanicien de ce deuxième chapitre. Le spectre du remaniement, déjà improbable autrement que dans un scénario de déroute électorale pour La République en marche, s'évapore donc au moins pour les neuf mois à venir.

Impératif climatique et révision constitutionnelle

Neuf mois, car au bout de ce tunnel apparaîtront en ligne de mire les élections municipales de 2020. Un rendez-vous politique autrement plus significatif que les européennes, dont dépendra l'ancrage territorial et, in fine, la pérennité du mouvement macroniste. 

D'ici là, certains projets de loi verront leur importance décuplée par les résultats des européennes, notamment le texte climat-énergie. La percée surprise des écologistes proscrit tout bâclage, lorsque la loi sera débattue en commission du Développement durable à l'Assemblée nationale mi-juin. Sa présidente, l'ex-EELV Barbara Pompili, a fait savoir à Édouard Philippe qu'elle attendait une meilleure prise en compte de l'impératif écologique dans les mois à venir. Le gouvernement devrait s'appuyer sur "l'assemblée citoyenne" qui doit plancher d'ici peu sur ce sujet, mais dont les contours demeurent flous.

Reste la révision constitutionnelle, mise à l'arrêt par l'affaire Benalla et qui fait l'objet d'âpres négociations entre l'Assemblée nationale et le Sénat. Comme l'avait prédit un sénateur auprès de BFMTV.com dès le début du mois de mai, le gouvernement prépare une version allégée du texte, qui sera présentée en Conseil des ministres début juillet, pour un débat parlementaire prévu en septembre.

Comme le confirme L'Opinion, les volets "démocratie participative" et "différenciation territoriale" y demeureront, tout comme l'inscription de l'enjeu climatique dans la Constitution. La question de la réduction du nombre de parlementaires et de la dose de proportionnelle, elle, n'est pas encore tranchée. Il est possible que ce texte, qui ne compte pas parmi les préoccupations premières des Français, fasse les frais du programme surchargé qu'a imposé Emmanuel Macron à son gouvernement.

Jules Pecnard