Le remaniement annonce-t-il la fin des réformes sociétales?

Le Premier ministre Manuel Valls a déjà indiqué qu'il souhaitait donner la priorité à l’emploi et la croissance, au risque d'abandonner certaines réformes sociétales.

Après le remaniement survenu mercredi, les nouveaux ministres du gouvernement de Manuel Valls ne cessent de répéter que, désormais, la priorité est donnée à l'emploi et la croissance. Le risque est donc de mettre un terme aux diverses réformes sociétales en cours, dont la réforme pénale voulue par Christiane Taubira.

Maintenue place Vendôme, la ministre de la Justice devait défendre son projet de loi devant le Parlement, le 14 avril prochain. C'était sans compter sur le changement de Premier ministre, farouchement opposé à cette réforme, jugée trop laxiste.

Avec l'annulation mercredi dernier de l'examen de la réforme par la commission des lois de l'Assemblée nationale, un doute plane sur la suite du calendrier parlementaire. Parmi la majorité de gauche, certain n'ont pas attendu pour faire entendre leur voix, et demander à Manuel Valls de se concentrer uniquement sur l'emploi. "Sur tous ces problèmes de société, il faut faire une pause. On n'est pas obligé dans le moment présent, où on voit bien que les Français nous interpellent sur la question sociale, d'en rajouter sur les problèmes de société", a déjà déclaré Jean-Christophe Cambadélis, député socialiste de Paris

Les Français attendent Valls au tournant

Après la loi controversée du mariage pour tous, qui avait pris beaucoup de temps parlementaire, François Hollande avait déjà décidé de repousser le droit de vote des étrangers, ainsi que la loi famille. Face à des Français et une majorité qui l'attendent au tournant sur le terrain économique, le nouveau Premier ministre pourrait être tenté de réserver le même sort à la réforme pénale ou le projet de loi sur la fin de vie.

C. M. avec Aymeric Barrault