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Le gouvernement fête son premier anniversaire avec une offensive en régions

Edouard Philippe, le 11 mai 2017 au Havre.

Edouard Philippe, le 11 mai 2017 au Havre. - Charly Triballeau - AFP

Le gouvernement était en opération de terrain ce jeudi avec une trentaine de ministres répartis dans différentes régions.

"Cela fait un an, jour pour jour, que le gouvernement que je dirige a été nommé. Au bout d'un an, il est très sain d'aller au contact, d'aller expliquer ce que nous allons faire." Avec une trentaine de ministres sur le terrain, le gouvernement était ce jeudi en opération communication tous azimuts pour défendre sa première année de réformes. Un dispositif défendu par Edouard Philippe sur France 3 en fin de journée.

Réunions publiques dans toute la France, journal télévisé, tracts: une offensive massive mise en place par l'exécutif pour assurer le service après-vente de son "plan de transformation", initié il y a un an avec l'élection d'Emmanuel Macron. Dans un contexte social tendu, marqué par un rebond en début de semaine de la mobilisation syndicale contre la réforme ferroviaire, il s'agissait de répondre à l'inlassable injonction de "faire de la pédagogie", "expliquer", "donner du sens global", martelée au sommet de la macronie depuis des mois.

"On est tous porte-parole du gouvernement", résume Benjamin Griveaux, titulaire du porte-feuille officiel et instigateur des "Rencontres du gouvernement" organisées jeudi.

"Soyons bons et à l'écoute"

La quasi-totalité des ministres étaient en même temps en meeting, du Morbihan pour Benjamin Griveaux au Var pour Nicolas Hulot, en passant par Vichy pour Gérald Darmanin, Toulouse pour Elisabeth Borne, Rungis pour Gérard Collomb ou encore Pessan dans le Gers pour Bruno Le Maire. Des villes petites ou de taille moyenne, pour beaucoup dans des régions rurales, ont été ciblées, comme Alès dans le Gard, où a été envoyée Marlène Schiappa, afin d'atteindre un public cajolé par l'opposition, notamment de droite, qui accuse l'exécutif de déconnexion avec ces territoires. Le format était imposé: quelques minutes d'introduction puis un jeu de questions-réponses avec la salle.

"Soyez bons et à l'écoute", a exhorté Emmanuel Macron mercredi lors du conseil des ministres, selon des propos rapportés par Benjamin Griveaux.
"Je constate que les gens ne posent pas forcément les questions du quotidien médiatique. Bien sûr il y a des interrogations sur la CSG, la taxe d'habitation, la SNCF, mais aussi beaucoup de sujets qui ne sont pas dans l'actualité brûlante, comme la fin de vie, le handicap, le service national, les problématiques du 4e âge", assure le porte-parole du gouvernement.

Exercice d'improvisation

Cet exercice d'improvisation a obligé certains - notamment les ministres de la société civile - à quitter leur zone de confort.

"L'objectif est que les ministres sortent de leur champ. Tout le monde est un peu dans son couloir, naturellement. Il faut mettre du liant" entre les différentes réformes, abonde un cadre de la majorité.

De son côté et avant un déplacement à Strasbourg et Nancy vendredi, le Premier ministre s'est exprimé à 19h30 dans le journal télévisé de France 3, afin de "s'adresser aux territoires". L'occasion d'aborder la réforme des retraites et celle de la SNCF, ou encore la suppression de la taxe d'habitation. Mais aussi l'avenir de Nicolas Hulot au sein du gouvernement. Sur BFMTV, le ministre de la Transition écologique a annoncé mercredi qu'il "évaluerait" son action cet été et en "tirerait les leçons". 

"Nicolas Hulot a parfaitement sa place, il a une parole très forte. Je le soutiens depuis le début et je le soutiendrai toujours", a déclaré Edouard Philippe.

Pas d'évaluation des ministres

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé qu'il proposerait une évaluation des ministres et de leur action en bonne et due forme. Mais un an après son arrivée à l'Elysée, cette promesse n'a pas été tenue et ne le sera vraisemblablement pas. C'est ce qui explique aussi l'organisation de cet événement en région. "Je fais une évaluation avec chaque ministre et c'est très sain", a indiqué Edouard Philippe jeudi soir, à propos de cette journée. 

"Les Français voient notre volonté de transformer", veut-on croire dans son entourage, en notant qu'en "juin dernier, on nous a dit qu'il n'y aurait aucun état de grâce, que la rentrée serait terrible. A chaque étape on nous dit que ce sera dur. Mais l'essentiel des gens nous disent de tenir bon, de ne rien lâcher et on l'entend aussi."

C.V. avec AFP