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La première motion de censure contre le gouvernement Attal largement rejetée à l'Assemblée

La motion déposée par la gauche n'est pas adoptée et échoue à renverser le gouvernement.

Un scénario sans surprise. Confronté pour la première fois à une motion de censure, Gabriel Attal n'a pas été inquiété ce lundi 5 février, la disposition étant largement rejetée par l'Assemblée nationale.

Déposée par la gauche, elle entendait dénoncer l'absence de vote de confiance à l'issue de la déclaration de politique générale du Premier ministre mardi dernier. Néanmoins, seuls 124 députés, l'ont voté, portant ainsi le résultat loin des 289 voix nécessaires à son adoption.

"Motion de censure préventive"

Cette issue ne faisait guère de doutes. Le groupe du Rassemblement national, composé de 88 députés, avait laissé entendre qu'il ne voterait pas la motion de censure. Idem chez Les Républicains (62 députés).

Porteur de la motion de censure, Manuel Bompard a présenté Gabriel Attal comme un "obligé" d'Emmanuel Macron. "Allez dire à celui qui vous envoie que son règne n'a que trop duré", a-t-il déclaré dans un hémicycle quasiment vide.

Le coordinateur de la France insoumise (LFI) a défendu une motion pour "protéger le peuple des souffrances", de la hausse des prix de l'énergie, des franchises médicales ou encore de la "réduction des allocations chômage". Il a également critiqué la volonté de revoir la loi SRU sur les logements sociaux.

Face à lui, Gabriel Attal a dénoncé une "motion de censure préventive", déposée avant même sa déclaration de politique générale, "pied de nez à toute tentative de dialogue", Le Premier ministre a également critiqué le "mythe collectiviste", de ses adversaires de gauche.

"Votre monde, c'est un monde où il n'y a pas besoin d'Union européenne, où il faut tout taxer tout le temps et tout collectiviser", a-t-il martelé, accusant LFI de vouloir "nous replonger 75 ans en arrière", sous les applaudissements des députés de la majorité présents.

31 motions de censure pour Borne

Si le vote de confiance est une tradition, il ne s'agit pas pour autant d'une obligation constitutionnelle. En situation de majorité relative à l'Assemblée nationale, le Premier ministre, comme Élisabeth Borne et d'autres de ses prédécesseurs avant lui, s'en est affranchi, s'épargnant ainsi de risquer son avenir comme chef du gouvernement.

À l'avenir, ce dernier pourrait à nouveau faire face à des motions de censure. Élisabeth Borne y a été confrontée pas moins de 31 fois. Sans jamais que celles-ci n'aboutissent, même si l'une d'entre elles s'est jouée à 9 voix près, après que le gouvernement a déclenché l'article 49.3 sur la réforme des retraites en mars 2023.

Baptiste Farge avec AFP