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Gouvernement

 La mise en garde d'Edouard Philippe à ses ministres, dont il exige une "parfaite loyauté"

Edouard Philippe met en garde ses ministres, dont il exige une "parfaite loyauté".

Edouard Philippe met en garde ses ministres, dont il exige une "parfaite loyauté". - AFP

Le Premier ministre souhaite éviter les polémiques dans son gouvernement, dans un souci de "ne pas nourrir un bavardage permanent". Il a ainsi fait savoir à ses ministres la conduite qu'il est nécessaire d'adopter.

"Collégialité, efficacité, loyauté et exemplarité." Tels sont les mots d'ordre du nouveau gouvernement composé par Edouard Philippe, rapporte le Journal du Dimanche. Cette semaine, les ministres ont en effet été briefés sur la stratégie à adopter pour éviter tout débordement politique. 

Composée de nouvelles personnalités qui ne sont pas issues du monde politique, et qui n'ont occupé aucun poste ministériel auparavant, l'équipe gouvernementale a ainsi été mise en garde par Emmanuel Macron et son Premier ministre, notamment sur l'arbitrage de décisions. 

"La liberté intellectuelle et la diversité des ministres ne seront un atout que si, une fois passé le temps de la discussion, il y a une parfaite loyauté vis-à-vis des décisions arbitrées. (...) Dans la phase préparatoire d'un projet, personne n'a vocation à exposer sur la place publique des positions qui ne sont pas arbitrées", a ainsi détaillé Edouard Philippe auprès du JDD.

"Un bon Premier ministre doit faire en sorte que les décisions soient discutées"

En clair: aucun ministre n'a l'autorisation de s'exprimer publiquement avant qu'un arbitrage soit pris. Le chef du gouvernement précise:

"Un chef, ce n'est pas quelqu'un qui prend les décisions seul à la place des autres. Un bon Premier ministre doit faire en sorte que les décisions soient discutées, instruites, tranchées puis appliquées".

Qu'en sera-t-il de l'épineux dossier Notre-Dame-des-Landes? Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, est totalement opposé au projet d'aéroport, contrairement à Edouard Philippe:

"Nicolas Hulot et moi souhaitons que toutes les options soient sur la table", explique ce dernier. "Laissons le ministre des Comptes publics (Gérald Darmanin, ndlr) examiner ce dossier".

Une communication verrouillée

Depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, l'exécutif fait le choix de peu communiquer. Une volonté assumée par Edouard Philippe, qui admet "une volonté d'organiser la communication, afin de ne pas nourrir un bavardage permanent". 

Dans cette logique de "confidentialité et de discipline", les médias, inquiets de ne pas avoir été conviés dans la cour d'honneur de l'Elysée lors de la photo officielle des membres du gouvernement, ainsi que d'avoir été soigneusement sélectionnés pour le déplacement du président au Mali, ont cosigné une lettre ouverte. Jeudi, lors du point presse suivant le Conseil des ministres, Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, avait justifié:

"Les journalistes ne manqueront pas de continuer à poser des questions sur ce qui s'est dit et ce qui est fait, mais il appartiendra à chacun des ministres de veiller au respect de ce qui se discute au sein du Conseil des ministres. (...) La présence de 50 journalistes et d'une dizaine de caméras nuit un peu au dialogue direct et à l'échange que peut avoir le président de la République avec les Français". 

Alexandra Milhat