Lettre ouverte des journalistes à Macron
"Monsieur le président, il n'appartient pas à l'Elysée de choisir les journalistes". Telle est le titre d'une tribune publiée dans plusieurs quotidiens français, dont Le Monde et Libération, afin de protester contre l'organisation de la communication du nouveau président de la République, et notamment sur le choix des journalistes autorisés à l'accompagner lors de son premier déplacement au Mali ce vendredi.
Jeudi, en marge du premier Conseil des ministres, l'Elysée a en effet fait savoir qu'il lui reviendra de choisir les journalistes qui accompagneront Emmanuel Macron lors de ses déplacements, privant les rédactions de ce choix. Concrètement, seuls les journalistes spécialisés sur le thème de la visite du président (économie, international, culture...) seront autorisés à le suivre.
Aucun président "ne s'est prêté à ce genre de système"
Une décision qui n'a pas été appréciée par la presse et qui a conduit à la rédaction d'une lettre ouverte au président, signée par une quinzaine de sociétés de journalistes (dont celle de BFMTV), des directeurs de rédaction et l'organisation Reporters sans Frontières.
"Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. Ce choix relève des directions des rédactions et des journalistes qui la composent, qu’ils soient permanents ou pigistes, JRI ou reporters, photographes ou dessinateurs", écrivent les signataires.
Ils soulignent par ailleurs qu'aucun président avant Emmanuel Macron "ne s'est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse". "Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l'information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie", estiment-ils.
"Il ne s'agit pas de contrôler"
Interrogé jeudi matin lors de son premier point presse, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a considéré qu'il ne s'agissait pas "de contrôler" ni "d'imposer".