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L'écologie, priorité de cette rentrée pour le gouvernement

Le président français Emmanuel Macron (G) et la Première ministre Elisabeth Borne au Fort de Bregançon le 18 août 2022

Le président français Emmanuel Macron (G) et la Première ministre Elisabeth Borne au Fort de Bregançon le 18 août 2022 - CHRISTOPHE SIMON © 2019 AFP

Mardi soir à l'Élysée, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont dîné ensemble, pour aborder les sujets prioritaires de la rentrée. Après un été marqué par des phénomènes climatiques extrêmes, le gouvernement axe sa communication sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Incendies sans précédents, sécheresse historique, orages meurtriers... Les phénomènes climatiques extrêmes ont rythmé l'été en France et dans le reste de l'Europe. En réponse, le gouvernement veut investir le terrain de la lutte contre le réchauffement climatique, en en faisant l'un des dossiers prioritaires de la rentrée.

En témoigne notamment le dîner de travail entre Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ce mardi soir, où ont été abordés "tous les sujets de la rentée", avec au premier chef la "mobilisation générale sur la sobriété énergétique", avant le Conseil des ministres de rentrée ce mercredi.

Selon l'Élysée, ce dîner était l'occasion, pour le président et la cheffe du gouvernement, de faire le point sur "l'avancée des différentes priorités des dernières semaines", à commencer par l'objectif de "sobriété énergétique" et la "planification écologique". Une réunion de travail en amont du Conseil des ministres, mercredi, où les événements climatiques de l'été seront le sujet numéro un. Le 31 août, les membres du gouvernement devront se plier à un séminaire écologique.

Des projets de loi en préparation

D'autres prises de parole sont prévues sur ce thème: la Première ministre Borne doit prononcer un "discours fort sur la sobriété et la transition énergétiques" à l'université d'été du Medef fin août. Le chef de l'État lui a par ailleurs demandé de "remettre à l'automne un agenda de planification écologique décliné par mois et année", rappelle l'Élysée. Emmanuel Macron mouillera également la chemise, avec un déplacement consacré aux éoliennes offshore, prévu au début du mois de septembre.

Une multiplication des prises de parole qui semble répondre à la discrétion de Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, peu vu sur le terrain cet été. Interrogé depuis l'Aude sur le sujet ce mardi sur BFMTV, l'élu a fait valoir qu'il s'agissait de son "quatrième déplacement depuis le mois d'août".

Au Parlement, le gouvernement prépare plusieurs projets de loi pour repenser le mix énergétique, en accélérant notamment le développement des énergies renouvelables. Lors de son allocution télévisée du 14 juillet, Emmanuel Macron avait ainsi annoncé le lancement d'un grand plan de sobriété énergétique, alors que la guerre en Ukraine fait planer le risque de pénurie. L'objectif affiché par le gouvernement est de réduire la consommation d'énergie de 10%, par rapport à 2019.

Une autre loi est en préparation: la loi énergie-climat, annoncée par Élisabeth Borne lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée. Dès septembre, une "vaste concertation" sera lancée en vue de cette loi, qui pourrait être adoptée dès le début de l'année 2023. Enfin, sur le plan des énergies renouvelables, le gouvernement espère faire adopter un projet de loi à l'automne, pour rattraper le grand retard de la France dans l'éolien et le solaire.

"C'est ce qu'il aurait fallu faire il y a 20 ans"

Des initiatives jugées trop "timides" par l'opposition, avec, en tête, Europe Écologie-Les Verts et son secrétaire Julien Bayou.

"C'est ce qu'il aurait fallu faire il y a 20 ans", a tancé le secrétaire national d'EELV.

"On met des milliards d'euros pour les centrales à charbon, le gaz de schiste, le nucléaire. Il faut mettre des sommes, de l'investissement, sur les énergies renouvelables", a-t-il fustigé.

Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait promis de faire de la France une grande nation écologique et d'investir dans ce sens. Un engagement en phase avec la prise de conscience collective de l'opinion publique sur l'urgence climatique, pris dans le but de mettre un terme au procès en inaction climatique qui le poursuit depuis cinq ans.

Fanny Rocher