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Environnement

Pourquoi les prochains mois s'annoncent à haut risque sur le front des inondations

Comme annoncé par le ministre de la Transition écologique, le gouvernement va lancer ce mercredi une campagne de sensibilisation concernant les orages saisonniers et les risques d'inondation dans le sud de la France, dans les prochains mois. En raison de la sécheresse historique, la violence de ces phénomènes risque d'entraîner de nombreux dégats.

"Malheureusement, toutes les circonstances climatiques sont réunies pour qu'on se retrouve à nouveau cette année avec des phénomènes très violents". Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a annoncé ce mardi, sur BFMTV, le lancement d'une campagne de prévention face au risque d'inondation, dès la fin août et cet automne, dans les 15 départements du pourtour méditerranéen.

"Les sols sont tellement secs, les températures sont tellement hautes, que cela peut favoriser des phénomènes d'inondations diluviennes qui provoquent jusqu'à 200 litres d'eau par mètre carré et qui peuvent être dramatiques pour les habitants", a rappelé le ministre depuis l'Aude, là même où 14 personnes avaient trouvé la mort lors d'inondations en 2018.

La sécheresse, facteur aggravant

Et pour cause: les épisodes méditerranéens, ou cévenols, liés aux fortes chaleurs dans le Sud, peuvent provoquer des fortes précipitations ou rafales de vent. Or, cette année, la sécheresse pourrait décupler la force de ces phénomènes.

Comme le rappelait Météo-France le 5 août sur son site, "au niveau national, depuis le 17 juillet, la France établit chaque jour un nouveau record de sécheresse des sols". Une sécheresse encore plus extrême dans le Sud, qui bat des records depuis "début juillet" sur la Corse et depuis la "mi-mai" en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Et paradoxalement, malgré cette sécheresse record, les épisodes méditerranéens ne sont pas forcément une bonne nouvelle. Les sols, trop secs, n'absorbent l'eau que difficilement, décuplant le risque d'inondations. "Les pluies orageuses sont de très forte intensité et ne durent pas longtemps, expliquait Patrick Marlière, météorologue et directeur d'Agate Météo à BFMTV.com le 12 août dernier.

"Dans ce contexte, elles n'ont pas le temps de s'infiltrer dans les sols."

Risques d'éboulement, de coulées de boue

À cela s'ajoutent les températures anormalement hautes en mer Méditerranée, de trois à cinq degrés au-delà de la normale. Comme l'explique Christophe Person, chef du sevrice météo de BFMTV, "plus la Méditerranée est chaude, plus l'eau s'évapore, plus elle va dans le ciel et plus elle a un potentiel à donner de très fortes précipitations".

Aux risques d'inondations s'ajoutent également des risques d'éboulement et de coulées de boues, les pluies risquant de tout emporter sur leur passage.

Dans le Sud, les habitants se préparent à ces épisodes cévenols, non sans appréhension. À Villeuneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, Pierre Courty a connu, il y a trois ans, de lourdes inondations. Dans son garage, l'eau était montée jusqu'à deux mètres.

"Tous les mois d'octobre, on se dit 'est-ce que ça va passer?'. Octobre, novembre, c'est là où il faut faire très attention, parce que c'est là où ça tape le plus. Si ça passe novembre, on est content", résume-t-il à notre micro.

Dans sa campagne de prévention, le gouvernement rappelle les gestes à adopter en cas d'inondations: privilégier les pièces en hauteur, avoir un kit, suivre les conseils des autorités locales...

Fanny Rocher