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Iran/Israël: "C'est une situation qui devient très dangereuse", estime Le Drian

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le 10 mai 2018 sur BFMTV.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le 10 mai 2018 sur BFMTV. - Capture BFMTV

Le ministre des Affaires étrangères, invité de BFMTV ce jeudi soir, a incité à la "désescalade" dans un contexte de fortes tensions militaires entre Israël et l'Iran, quelques jours après le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien.

Le ministre des Affaires étrangères s'est inquiété ce jeudi soir d'une "situation qui devient très dangereuse", quelques heures après des raids aériens meurtriers de la part d'Israël, qui affirmait répondre à des tirs de roquettes iraniennes.

"La région était déjà très déstabilisée avec la guerre en Syrie, l'annonce du retrait américain de l'accord de Vienne a contribué à renforcer cette déstabilisation", a analysé sur BFMTV Jean-Yves Le Drian.

"Ce qui était à craindre est en train de se réaliser"

Le ministre a rappelé le "soutien indéfectible de la France à la sécurité d'Israël", mais a reconnu "que les incidents de cette nuit font partie d'une forme de nouvelle donne au Moyen-Orient".

"Ce qui était à craindre est en train de se réaliser. L'enjeu syrien et l'enjeu iranien sont en train de se confondre", a poursuivi le chef de la diplomatie française.

"L'enjeu iranien vient aussi de pénétrer dans l'ensemble stratégique de la région, ce qui donne une situation extrêmement tendue", a analysé Jean-Yves Le Drian, moins de deux jours après le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 à Vienne.

"Il n'y a pas de plan B, il y a toujours un accord"

"Il n'y a pas de plan B, il y a toujours un accord", a-t-il martelé. "Le plan B, ça veut dire renoncer à tout dialogue et à tout accord avec l'Iran, et le plan B inévitablement peut conduire à la guerre", a souligné le ministre.

"Donc il n'y a pas de plan B, il y a le plan A, qui est l'accord de Vienne qu'il convient de respecter. L'ensemble des signataires, à part les Etats-Unis, sont toujours partie prenante dans cet accord", a-t-il rappelé.

"Je pense qu'il faut engager la désescalade", a ajouté le chef de la diplomatie, "faire en sorte que le sang-froid revienne et éviter que les va-t-en guerre divers qui peuvent saisir cette occasion pour agir puissent le faire".

Jean-Yves Le Drian a mis l'accent sur la nécessité de coopération au niveau européen, tout en rappelant que ces divergences diplomatiques ne "signifi(aient) pas la fin de l'alliance avec les Etats-Unis".

Liv Audigane