BFMTV
Gouvernement

Intégration: le gouvernement rouvre l'épineux dossier et fait des propositions

Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls lors du petit déjeuner de la nouvelle année, le 3 janvier 2014.

Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls lors du petit déjeuner de la nouvelle année, le 3 janvier 2014. - -

Des mesures visant à améliorer l’intégration des immigrés seront annoncées mardi en fin de journée. Mais à quelques semaines des municipales, le gouvernement devrait rester prudent.

Le dossier est délicat. Ce mardi à 17h, la plupart des membres du gouvernement devrait se retrouver à Matignon pour discuter de la nouvelle "feuille de route" du gouvernement sur l’intégration et la lutte contre les discriminations. Un chantier ouvert peu de temps après l’élection de François Hollande, mais qui reste sensible.

De groupes de travail en rapports d'experts, ce dossier miné arrive sur la table alors que l'opinion publique est plus crispée que jamais sur ces questions: 66% des Français pensent qu'il y a trop d'étrangers en France, selon un sondage récent. Et l'échéance électorale prête à la surenchère.

Dans ce contexte, l'exécutif avance avec mesure par peur d'être accusé de favoriser les communautarismes. Selon des documents de travail, il envisage d'abord de créer un poste de "délégué interministériel" à l'intégration, qui serait rattaché au Premier ministre. Sa création est interprétée comme une reprise en main par Matignon de ce dossier, morcellé entre plusieurs ministères, notamment l'Intérieur. Mais tout dépendra de son périmètre d'action et de ses moyens. Aucune information chiffrée n'a circulé à ce sujet.

Refonte du contrat d'accueil et d'intégration

Le gouvernement veut également distinguer clairement l'intégration des "primo-arrivants", en France depuis moins de cinq ans, de la lutte contre les discriminations dont sont victimes les étrangers installés de longue date et les descendants d'immigrés.

Le premier volet devrait passer par une refonte du contrat d'accueil et d'intégration (CAI) créé en 2003 et généralisé en 2007. L'idée serait de le personnaliser davantage et de renforcer les cours de français.

Pour le reste, si les arbitrages restent inconnus, plusieurs propositions ont été évoquées: "testing" pour vérifier si des professionnels de santé refusent de soigner certaines populations; plus de cours d'arabe et de chinois à l'école; formation des agents publics à la lutte contre les discriminations; développement des embauches par "simulation" (mise en situation)...

Le sujet de l'intégration - qui concerne 5,3 millions d'immigrés et 6,7 millions de descendants d'immigrés - suscite régulièrement de vifs débats. En décembre, la classe politique s'est enflammée après la diffusion sur le site de Matignon de rapports de chercheurs qui préconisaient notamment de revenir sur la loi interdisant le voile à l'école.

A. K. avec AFP