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Intégration: Ayrault ne veut pas "abandonner le principe de laïcité"

Selon le Premier ministre, l'UMP est responsable du communautarisme dans certains quartiers.

Selon le Premier ministre, l'UMP est responsable du communautarisme dans certains quartiers. - -

Le Premier ministre a répondu mercredi aux députés de l'opposition qui l'ont questionné à propos du rapport polémique sur l'intégration. Il a également affirmé que l'UMP était responsable de la montée du communautarisme dans certains quartiers.

Interrogé à propos du rapport sur l'intégration, Jean-Marc Ayrault a vivement réagi mercredi lors de la séance de questions au gouvernement. "S'il y a un reproche à me faire, ce n'est pas d'abandonner le principe de laïcité", a déclaré le Premier ministre, qui répondait à Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes.

Il a par ailleurs rappelé sa "fidélité" à ce principe républicain, rappelant qu'il avait voté en 2004 la loi sur la laïcité qui banissait les signes religieux à l'école. "Et vous croyez que moi j'aurais envie de changer?", s'est insurgé Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre a directement mis en cause l'UMP: "Si aujourd'hui le communautarisme se développe dans certains quartiers, vous en portez l'entière responsabilité!" Jean-Marc Ayrault a aussi critiqué le recours à l'"injure permanente" de l'opposition et invité cette dernière à soutenir "de temps en temps" l'action du gouvernement, notamment dans sa lutte contre l'échec scolaire.

La France a "échoué"

Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale, a pour sa part répondu aux questions du député UMP de Côte d'Or, Alain Suguenot. Ce dernier avait notamment affirmé que le rapport sur l'intégration n'a "provoqué que rage et fureur". Le ministre a réaffirmé l'"attachement" du gouvernement à l'"intégration républicaine" structurée autour du principe de laïcité. Vincent Peillon a dénoncé un "procès totalement injuste" et déclaré que le gouvernement est "rassemblé".

Le ministre de l'Education nationale, citant l'étude PISA, a cependant affirmé que la France avait "échoué" concernant l'intégration des Français de "première ou de deuxième génération". Le gouvernement tente donc de remédier à ce problème, tout en "réaffirmant les principes" républicains.

Le séminaire sur l'intégration annulé

Les réactions du gouvernement et de Jean-Marc Ayrault étaient très attendues. Plus tôt ce mercredi, BFMTV révélait que le Premier ministre a annulé le séminaire interministériel sur l'intégration prévu le 9 janvier 2014.

Le rapport litigieux, publié sur le site de Matignon le 13 décembre dernier, avait été remis en cause par François Hollande lui-même. Le président de la République avait affirmé que ce document "n'est pas du tout la position du gouvernement". Manuel Valls, interrogé par BFMTV, avait pour sa part affirmé qu'il ne se "reconnaît pas dans l'orientation générale de ce rapport".

Maxence Kagni