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Harcèlement scolaire: l'étonnante réaction d'Élisabeth Borne face au témoignage d'un jeune élève

Durant la journée nationale de mobilisation contre le harcèlement scolaire ce jeudi 9 novembre, la Première ministre a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux pour avoir plaisanté quelques secondes après le témoignage d'un jeune élève harcelé.

Une séquence qui ne passe pas. En cette journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école, Élisabeth Borne s'est rendue, ce jeudi 9 novembre, au collège Claude Debussy à Paris avec Brigitte Macron, engagée de longue date sur ce sujet, et Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale.

Alors qu'elle a appelé à un "sursaut" contre le harcèlement des enfants, la Première ministre a été critiquée après la publication d'un extrait, sur les réseaux sociaux de BFMTV, d'un échange avec un élève. Ce dernier, assis derrière la première dame et elle, prend la parole au micro et se plaint d'avoir été mal reçu par une enseignante au moment d'évoquer son harcèlement.

"Vraiment désolé de poser cette question, commence-t-il. En primaire, je me suis fait harceler et j'ai demandé à la prof si je pouvais parler avec ma mère et la prof m'a dit non."

Il ajoute, juste avant que Brigitte Macron ne se retourne: "C'est vraiment choquant pour moi." Et de conclure: "Je n'ai pas envie de créer de problèmes (...) Je voulais juste en parler si c'était normal ou pas."

À cet instant, la cheffe du gouvernement récupère le micro, reste silencieuse pendant quelques secondes et répond: "Donc ça montre que c'est important de former tout le monde." Cette réponse provoque alors de nombreux rires dans la salle, auxquels s'ajoutent celui de la Première ministre.

Comment les questionnaires contre le harcèlement scolaire vont-ils fonctionner?
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"Lunaire", "extraordinaire"...

L'échange, relayé à la mi-journée sur les réseaux sociaux, a grandement fait réagir. Vers 20h30, la vidéo avait été vue près de cinq millions de fois sur X, anciennement Twitter, citée plus de 1.500 fois et commentée à plus de 630 reprises.

"Le petit se confie sur son harcèlement et notre Première ministre ne trouve rien de mieux à faire que de rigoler, c'est lunaire, comment tu peux avoir aussi peu de cœur", a par exemple commenté un internaute.

Contacté par BFMTV, l'entourage de la Première ministre a dénoncé un "mauvais procès d'intention". "Elle l'a écouté jusqu’au bout. C'était un témoignage si fort qu'il y a eu une gêne. Tout le monde était interloqué. Il n'y a eu aucune volonté de balayer ce témoignage", a détaillé cette même source. "Au contraire, la Première ministre en a ensuite reparlé en privé, encore choquée de ce qu'avait raconté cet enfant concernant la réaction de sa professeure."

Quelques minutes après la séquence, Élisabeth Borne a déclaré à la presse qu'un "sursaut collectif" sur le harcèlement scolaire était nécessaire, notamment via l'écoute et la réaction des adultes. "On le voit, il y a encore trop d'adultes qui ne sont pas conscients de l'ampleur, de l'impact du harcèlement sur nos jeunes. On entend souvent 'c'est des chamailleries entre enfants', 'c'est l'âge qui veut ça', 'ça va passer'", a-t-elle souligné.

Les adultes doivent "écouter, agir, ne pas minimiser" le harcèlement, tandis que pour les jeunes, "c'est osez parler", a-t-elle aussi précisé.

Selon une étude de l'Ifop révélée ce mardi, un élève sur cinq affirme avoir été victime de violences répétées. Pour 16% des victimes, le harcèlement, principalement groupé, durerait plus d'un mois.

Un numéro contre le harcèlement scolaire: 3018

Si un élève est victime de harcèlement scolaire, lui ou ses proches peuvent contacter le 3018, le numéro national de référence. Il est gratuit, anonyme et confidentiel, disponible 7j/7, de 9 heures à 23 heures.

Théo Putavy et Loïc Besson