BFMTV
Gouvernement

Grand débat: pas emballé par le référendum, Philippe évoque devant LaREM le "traumatisme" de 2005

Édouard Philippe

Édouard Philippe - Bertrand Guay - AFP

Durant la réunion plutôt tendue du bureau exécutif du parti présidentiel lundi dernier, le Premier ministre aurait exprimé son scepticisme vis-à-vis de cet outil, dont le dernier usage remonte à 2005.

On l'a compris, l'option du référendum ne devrait pas être poussée outre mesure par Matignon. Dans un indiscret, Le Journal du Dimanche évoque un propos qu'aurait tenu le Premier ministre Édouard Philippe lors de la dernière réunion du bureau exécutif (burex) de La République en marche (LaREM). Il y était question, entre autres, de la réforme des retraites et des amertumes des uns et des autres à l'égard du pôle dit "de droite" au sein du gouvernement.

Mais pas que, visiblement. Ressassée au cours des mois de janvier et février avant de passer au second plan, l'idée de soumettre par référendum, à l'automne, certaines mesures issues du grand débat national, ne séduit pas franchement Édouard Philippe.

"Vous savez, je viens d'une famille politique où on est assez largement traumatisé par les référendums", aurait-il ironisé face aux membres du burex de LaREM. 

L'échec retentissant de Chirac

Avec cette phrase, l'ancien maire Les Républicains du Havre, proche d'Alain Juppé, fait référence à l'épisode de 2005, lorsque Jacques Chirac a choisi de faire ratifier le traité constitutionnel européen par référendum. Une opération risquée, surtout pour un président dont la cote de popularité s'effritait, et qui s'est soldée par un échec retentissant: plus de 55% des Français ont répondu "non" à la question posée le 29 mai 2005.

Deux ans plus tard, l'essentiel du contenu du texte de 2005 a été inscrit dans le traité de Lisbonne, qu'un Nicolas Sarkozy fraîchement élu s'est contenté de faire voter par le Parlement. Ce tour de passe-passe, Édouard Philippe et Emmanuel Macron l'ont eux-mêmes martelé au cours des derniers mois, constitue l'une des racines du mécontentement populaire qui traverse la France depuis des années. 

Jules Pecnard