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En Israël, Manuel Valls plaide "en ami" pour la décolonisation

Manuel Valls en visite à l'université de Tel-Aviv, le 22 mai 2016.

Manuel Valls en visite à l'université de Tel-Aviv, le 22 mai 2016. - Capture BFMTV

En visite pour trois jours en Israël, Manuel Valls veut tenter de faire accepter l'idée d'une conférence internationale pour relancer l'effort de paix entre l'État hébreu et les territoires palestiniens.

C'est une tâche ardue à laquelle s'est attaqué Manuel Valls. En déplacement en Israël, le Premier ministre français a affirmé dimanche qu'il souhaite convaincre, "en ami", les Israéliens qu'une initiative de Paris pour la paix avec les Palestiniens était dans leur intérêt, tout en répétant que "la colonisation doit cesser".

Relance de l'effort de paix

Manuel Valls a insisté sur le fait que ce déplacement revêtait plusieurs aspects, relations d'affaires, coopération, culture ou encore religion, mais dans les faits la visite de trois jours est largement dominée par le projet français de réunir une conférence internationale pour relancer l'effort de paix. Si le soutien palestinien est acquis, Manuel Valls devrait faire face à une opposition maintes fois exprimée quand il rencontrera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lundi.

Il y a une semaine, Benjamin Netanyahu a mis en doute devant le chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault "l'impartialité française", en brandissant le vote par Paris d'une décision de l'Unesco qui a provoqué la colère israélienne. Manuel Valls a répondu en insistant sur le fait qu'il venait en "ami" et a assuré que la France n'avait pas de parti pris parce que la paix est "dans l'intérêt de tous", Israéliens comme Palestiniens.

"La colonisation doit cesser"

"Entre deux pays amis il faut de la franchise", a toutefois déclaré le Premier ministre aux journalistes. "Plus le temps passe, plus la viabilité d'un Etat palestinien s'estompe sous l'effet d'une colonisation qui se développe". En tant qu'"ami d'Israël", il peut dire "avec encore plus de franchise: oui, la colonisation doit cesser". C'est un "impératif", a-t-il renchéri devant la poursuite par Israël des constructions d'habitations civiles dans les Territoires palestiniens occupés.

Répondant à l'une des inquiétudes israéliennes, il a, comme Jean-Marc Ayrault avant lui, pris ses distances avec les déclarations faites en janvier par l'ancien chef de la diplomatie Laurent Fabius, selon lesquelles la France reconnaîtrait l'Etat palestinien en cas d'échec de l'initiative. "Dire aujourd'hui quand nous reconnaîtrons l'État palestinien, c'est acter par avance l'échec de notre initiative", a affirmé Manuel Valls.

H. M. avec AFP