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Émeutes: Élisabeth Borne envisage la possibilité d'encadrer des jeunes délinquants par des militaires

La Première ministre a annoncé l'encadrement de mineurs condamnés par la justice par des militaires "dans certains cas". Emmanuel Macron avait déjà évoqué cette possibilité lors du débat de l'entre-deux-tours en 2022.

Élisabeth Borne affiche sa fermeté. Présente devant 500 maires à la Sorbonne, la Première ministre a annoncé un plan de mesures contre les violences urbaines, quatre mois après les émeutes qui ont enflammé une partie de la France.

Elle a notamment évoqué "un encadrement de jeunes délinquants par des militaires dans certains cas pour "transmettre des valeurs de dépassement de soi", sans plus de détails.

Des jeunes délinquants "dans des unités éducatives fermées"

La cheffe du gouverment a également évoqué sa volonté de "proposer au Parlement de placer des jeunes délinquants dans des unités éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse".

Plus d'un an avec les émeutes liées à la mort du jeune Nahel tué d'un tir de policier, Gérald Darmanin avait évoqué à Mayotte sa volonté d'avoir recours à l'armée pour "rééduquer" certains jeunes.

"Il faut permettre d'avoir de la rétention dans un environnement militaire", avait avancé Emmanuel Macron lors du débat de l'entre-deux-tours de 2022 avec Marine Le Pen.

Un centre militaire en 2024 à Mayotte

Un centre de ce type est dans les cartons à Mayotte. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a annoncé une mise en service "prévue pour la fin de l'année 2024".

L'idée d'un encadrement militaire des mineurs délinquants n'est pas une idée nouvelle. Elle avait déjà été évoquée par Ségolène Royal en 2007, déclenchant à l'époque une vive polémique.

Une initiative de ce type a déjà été développé de 1984 à 2004 sous l'appellation "Jeunes en équipe de travail". "Le bilan a très mitigé. Deux ans après leurs stages, plus de 60 % des mineurs qui s’étaient portés volontaires étaient retombés dans la délinquance et 20 % des majeurs étaient à nouveau en prison", avait souligné en juillet 2022 le colonel Michel Goya.

Marie-Pierre Bourgeois