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Crise bretonne: le gouvernement ferme face aux "bonnets rouges"

A l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault a prévenu que les violences en Bretagne seraient "sanctionneées".

A l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault a prévenu que les violences en Bretagne seraient "sanctionneées". - -

Le mouvement des "bonnets rouges" va se réunir pour décider de nouvelles actions en Bretagne après l'expiration mercredi à midi de son ultimatum contre l'écotaxe. Le gouvernement, lui, a prévenu qu'il serait ferme face aux auteurs de violences.

Le bras de fer continue entre le gouvernement et les manifestants bretons. Mercredi, l'ultimatum lancé par les "bonnets rouges", qui souhaitent la suppression de l'écotaxe, a expiré à midi sans que le gouvernement ne revienne sur sa décision de "suspendre" cette taxe.

Au moment où s'ouvraient à Rennes des discussions sur l'avenir de la région, en proie à une série de plans sociaux, le gouvernement a rejeté l'ultimatum. Et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a durci le ton à l'Assemblée.

Des convocations devant le tribunal de Quimper

Devant l'Assemblée nationale, il a annoncé que les auteurs identifiés de violences et de dégradations commis à l'occasion du mouvement de colère qui agite la Bretagne feraient l'objet de "convocations devant le tribunal correctionnel de Quimper". "Quel que soit le bien public, un portique, un radar, une école, un équipement sportif (...) ce n'est pas acceptable, c'est contraire aux lois de la République", a ajouté le Premier ministre lors de la séance des questions d'actualité. Quatre portiques écotaxe ont été détruits en Bretagne depuis le mois d'août.

Un peu plus tôt dans la journée, à l'issue du Conseil de ministres, Jean-Marc Ayrault a estimé que l'ultimatum n'était pas "une bonne méthode". "La bonne méthode, c'est de se mettre autour de la table et, en ce moment, tous les acteurs politiques, économiques, sociaux sont autour de la table en Bretagne", a-t-il dit. Et le président de la République, François Hollande, a fixé trois "principes": "dialogue", "respect de la loi" et "mobilisation", a rapporté la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.

Le Pacte d'avenir signé avant fin novembre?

En conséquence du rejet de l'ultimatum, les "bonnets rouges" vont se réunir "dans les prochains jours pour décider de ce que l'on va faire", a déclaré Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère et membre du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne".

"La porte est fermée par Jean-Marc Ayrault donc c'est un appel à continuer, on verra selon quelles modalités, où quand et comment on va continuer le mouvement", a ajouté Thierry Merret, dont le collectif est à l'initiative de la manifestation de samedi à Quimper.

C'est dans ce contexte que le préfet Patrick Strzoda a ouvert mercredi les premières discussions sur le "Pacte d'avenir pour la Bretagne" lancé par le Premier ministre mi-octobre. Jean-Marc Ayrault a déclaré mercredi qu'il voulait une signature de ce Pacte avant fin novembre.

Le Foll vendredi en Bretagne

Mais dès le début d'après-midi, FO, proche des "bonnets rouges", a claqué la porte des discussions, dénonçant l'absence de "réponse du gouvernement sur l'arrêt des fermetures des sites industriels". "Aujourd'hui, on veut des réponses et pas des réunions qui ne tiennent pas debout", a déclaré Nadine Hourmant, déléguée syndicale FO chez le volailler Doux.

FO, ainsi que la CGT, exigent un gel des licenciements en Bretagne, une demande à laquelle la CFDT ne s'est pas associée. Plusieurs organisations agricoles, dont la FRSEA, ont menacé de boycotter les discussions.

Après les partenaires sociaux et organisations patronales dans la matinée, une autre réunion s'est ouverte dans l'après-midi avec les élus et le collectif des "acteurs économiques et sociaux" qui affirme représenter quelque 150.000 entreprises. Parallèlement, six réunions thématiques sont planifiées jusqu'à vendredi portant sur l'agriculture et l'agroalimentaire. Enfin, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, se rendra vendredi en Bretagne.

A. K. avec AFP