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Crépol: pour Dupond-Moretti, le Rassemblement national "exploite le drame" et "racialise" la mort de Thomas

Invité de BFM TV, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a fustigé "l'exploitation" du drame de la mort du jeune Thomas, à Crépol.

À la suite de sa relaxe par la Cour de justice de la République, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a réagi sur BFM TV à la polémique créée par ses invectives envers le RN à l'Assemblée nationale, mardi dernier, et à "l'exploitation" de la mort de Thomas, à Crépol (Drôme).

"Ce que je n'aime pas dans l'attitude du Rassemblement national, c'est l'exploitation, au fond, de ce drame", a lancé le ministre de la Justice au micro de Benjamin Duhamel.

"Ils racialisent cette affaire et nous n'avons pas besoin de ça. On a besoin de concorde", a poursuivi Éric Dupond-Moretti sur BFMTV.

"Je lui fournirai la liste"

"Il ne faut pas non plus que l'on stigmatise une partie de notre population. Les juifs ont peur, les musulmans ont peur", a rappelé le ministre de la Justice, dans un contexte de tensions sur les actes à caractère raciste dans le pays.

Plus tôt dans la semaine, le RN avait annoncé déposer une plainte contre le ministre de la Justice suite à des attaques de ce dernier à l'Assemblée nationale, toujours en lien avec le drame de Crépol.

Au cours de sa prise de parole en réponse à la députée RN des Pyrénées-Orientales Michèle Martinez, Éric Dupond-Moretti avait taclé des "propos incendiaires" de la part du RN, en voulant "opposer la France rurale et tranquille, catholique et blanche à la France des cités, des Mohammed, des Mouloud et des Rachid (...)."

Le ministre avait ajouté que "pour être crédible", les membres du Rassemblement national devaient "faire le ménage" dans leur propre parti en chassant "de vos rangs, les 'gudards', les identitaires, les nazillons, les racistes, les antisémites qui sont planqués dans vos officines économiques."

Sur BFMTV, le ministre de la Justice a expliqué avoir évoqué "les gudards, les identitaires", et a défié Marine Le Pen de l'attaquer en justice après ces propos.

"Si Madame Le Pen veut me faire un procès, ce qu'elle annonce, très bien. Je lui fournirai la liste de ceux qui sont encore là, chez elle", a lancé Éric Dupond-Moretti au micro de Benjamin Duhamel sur BFMTV.

"Pas besoin de stigmatiser telle ou telle communauté"

"Qu'il s'agisse de la petite Lola, du petit Enzo... Vous pensez qu'il n'y aura plus de petite Lola, plus de petit Enzo, plus de petit Thomas si le Rassemblement national arrive au pouvoir?", a-t-il de plus questionné.

De plus, avec cette sortie, le ministre de la Justice assure ne pas avoir fait de tort aux électeurs du Rassemblement national et dit ne pas les avoir "injuriés". "Dans une démocratie, les électeurs peuvent changer d'avis", a aussi ajouté l'ancien avocat.

"Dans ce pays, on a besoin de concorde, on a besoin de pacifier les choses, on n'a pas besoin de stigmatiser telle ou telle communauté. Ces situations (comme la mort de Thomas) sont suffisamment dramatiques, suffisamment terribles pour ne pas que l'on joue" à la création de nouvelles polémiques, a-t-il conclu.

Alexis Lalemant Journaliste